Treize histoires à croquer chaque soir

Pétillante visiteuse, Flamboyant visiteur, Merveilleuse pousse de séquoia, bien le bonjour !

Ce premier semestre de l’année 2024 a été délicieusement renversant, et très intense, avec la parution de Plein-Ciel, la tournée de promotion qui s’en est suivie dans différents coins de France, en librairie et au cœur de beaux festivals et événements littéraires. J’ai, durant ce semestre de folie, dédicacé des centaines de livres, guidé à Lausanne une visite dans des expositions surréalistes, assisté à un bal époustouflant, eu le privilège de participer à l’édition 2024 des Petits champions de la lecture avec L’Etoile du Soir, terminé d’écrire un roman jeunesse aussi lumineux qu’un tournesol, et préparé en coulisses plein de chouettes projets qui se rapprochent de la surface – bientôt plus de nouvelles à ce propos ! Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour des articles de blog, mais je profite de cette pause estivale pour vous partager 13 lectures, qui, chacune à leur façon, ont su m’impressionner, m’émouvoir, m’amuser, me faire réfléchir.


Ecrire comme une abeille, de Clémentine Beauvais


J’apprécie beaucoup la plume de Clémentine Beauvais, fabuleusement irrévérencieuse, drôle, profonde, poétique, parfois de manière surprenante, et j’étais très curieuse de lire ses réflexions sur la littérature jeunesse qu’elle a parcouru en long, en large et en travers avec ses casquettes d’écrivaine, de traductrice et de chercheuse. Accompagnée d’autres passionnés, elle a d’ailleurs lancé le projet d’une Maison de la Littérature jeunesse Francophone que je vous invite à découvrir.


Dans Ecrire comme une abeille, guide fourmillant de conseils, de réflexions, de titres d’ouvrages jeunesse, Clémentine Beauvais nous partage son amour de cette littérature, véritable creuset dans lequel le jeune lecteur forge son rapport aux histoires. On y retrouve sa voix et son humour, et ce guide qui n’est pourtant pas une fiction se boit comme du petit lait. J’y ai retrouvé mentionné un grand nombre d’ouvrages que je connaissais et d’autres pas du tout (j’ai pris des notes !) J’y ai retrouvé des titres qui ont marqué mon enfance et dont je désespérais de redécouvrir la trace car je ne me souvenais que de l’histoire, j’ai ri, j’ai réfléchi, et j’ai refermé la dernière page avec le sentiment profond que oui, la littérature jeunesse francophone est un trésor, et que l’on peut se sentir immensément fier d’y contribuer.

Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevic


Une très belle révélation que ce roman de fantasy qui ne ressemble à nul autre ! On y suit l’histoire de deux sœurs, Agonie et Félicité, sorcière et passeuse de fantômes, dans un récit qui mêle le conte traditionnel (le conte un peu cruel, le merveilleux qui menace, enchante, et se tapit au creux des bois, ou peut-être des théières) aux secrets de famille (les héritages que l’on porte, l’enfance qui nous marque, les liens familiaux qui justifient le pire comme le meilleur), le tout relevé d’une part de fantaisie d’une grande originalité. La plume de Chris est absolument superbe, on se délecte. Ses deux héroïnes cassent tous les codes que l’on pourrait attendre et, en même temps, portent le reflet d’archétypes puissants, notamment celui de la sorcière, d’une manière qui sonne juste jusque dans les entrailles.


Le thème de la sorcière est en vérité tout à fait fascinant. Et je réalise, à écrire cet article, qu’il se trouve au cœur de quatre des romans que je vais vous présenter, chaque fois traité d’une manière complètement unique. Cela fait partie des grands plaisirs du métier d’écrivain que de cuisiner à sa sauce les archétypes fondateurs pour en offrir une facette nouvelle aux lecteurs et aux lectrices. Plus nous goûtons de voix, de visions, de restitutions variées d’un thème donné, plus nous en percevons la complexité, l’essence multiple. En voilà une pensée réjouissante!

Rita, de Marie Pavlenko


Rita est un roman jeunesse poignant, contemporain, narré par la plume à la fois percutante et émouvante de Marie Pavlenko : un roman qui parle de vulnérabilité et d’amour, de secrets qui blessent, de pauvreté, de honte, de résilience, d’entraide et de courage. Rita, la belle Rita, fait son arrivée dans un nouveau lycée. Elle fascine tout le monde et trouve vite sa place dans un petit groupe d’amis. Bienveillante, mais mystérieuse, puissante mais repliée sur ses blessures, personne ne soupçonne ce que traverse Rita. Sait-on jamais, au fond, les épreuves, les ressentis que traversent nos proches ? Peut-on tout confier à l’autre ? Quelle est la frontière entre la capacité à demander de l’aide et la fierté, la dignité, qui nous pousse à ne pas le faire ? Marie Pavlenko croque avec une immense justesse les voix adolescentes qui se croisent et se rencontrent autour de Rita tout au long de ce roman choral qui vous garde sur vos orteils jusqu’à la dernière page.

Miss Charity, de Marie-Aude Murail

Avec Marie-Aude Murail, je reviens encore et toujours à mes amours de jeunesse, car sa plume a accompagné mon adolescence : je sais que, forcément, je vais être embarquée, émue, touchée. Ce fut bien évidemment le cas avec ce roman, réécriture librement adaptée, fantasque et savoureuse, de la vie de Beatrix Potter. On y suit Charity, petite fille de la bonne société anglaise des années 1880, qui grandi avec une personnalité, des centres d’intérêt et une indépendance d’esprit et de cœur qui vont ne faire que s’affirmer au fil des années. Au fil des pages, les questions que se pose Charity sur le sens des choses et du monde reviennent nous interroger comme une ritournelle : comment trouver sa place dans un monde où tout est d’ores et déjà parfaitement orchestré à l’avance ? Quel est le fil du vivant, le fil créatif qui nous anime ? Charity est si bien ancrée dans sa vérité intérieure qu’elle nous aide à ressentir la nôtre et nous invite à la suivre et à nous émerveiller du vivant et de la toile des liens qui nous constituent à chaque instant. Un roman plein de nostalgie douce, d’espoir, de moments cocasses et émouvants ; une petite merveille.

Colossale, de Diane Truc et Rutile

Un webtoon désormais adapté en papier qui fait beaucoup parler de lui, et à raison !
Jade est fille d’aristocrates et doit se conformer aux normes de ce milieu social, tout en dissimulant que sa famille est au bord de la ruine. Ecole prestigieuse, soirées mondaines, traditions bien ancrées dans lesquelles elle tente de faire bonne figure. Cependant. Jade est animée par une passion qui ne colle en rien avec son environnement : la musculation. On suit son histoire et son émancipation progressive, au sein d’un groupe de personnages sympathiques et/ou détestables qui jouent des codes pour mieux les renverser. Des thèmes forts : le carcan social, la normativité, la responsabilité intergénérationnelle également, puisqu’il est attendu de Jade qu’elle fasse des choix de vie importants pour sauver la réputation familiale. Mais aussi l’importance de l’amitié, le courage d’être soi, la possibilité constante d’évoluer et de bâtir son propre chemin. Un webtoon à la fois plein de puissance et de fraîcheur que je ne peux que vous conseiller de découvrir !

Déracinée, de Naomi Novik

J’avais déjà adoré La Fileuse d’Argent de la même autrice, mais Déracinée m’a emportée encore plus loin ! Je dois remercier Paul Beorn qui me fait toujours d’excellentes recommandations littéraires pour ce moment d’évasion. Ici aussi, Naomi Novik revisite le mythe de la sorcière. Le Bois, entité inquiétante et dangereuse, menace un village. Face à lui, une tour habitée par un sorcier, le Dragon, tient le Bois à distance. En échange de quoi, le village offre au Dragon une jeune fille pour le servir tous les 10 ans. Agnieszka, maladroite, indépendante et un peu étrange, ne s’attendait pas à être choisie, et pourtant… Il y a quelque chose de poétique, d’acéré et de jubilatoire dans la plume de Naomi Novik qui me charme à chaque fois. Différemment que dans Du thé pour les fantômes, l’autrice reprend des éléments du conte et les renverse ou les éclaire de manière piquante et unique. J’ai adoré cette lecture, la terreur que représente ce Bois et la manière dont la galerie de personnages qui se meuvent autour d’Agnieszka va choisir de se positionner face à cette menace ; l’atmosphère tissée par l’autrice m’a englouti dans le récit de la première à la dernière ligne.

Shades of Magic (la trilogie), de Victoria Schwab


J’ai eu beaucoup de plaisir également à découvrir cette trilogie de Victoria Schwab dont j’avais déjà apprécié La vie invisible d’Addie Larue. En voici le résumé :

« Kell est le dernier des magiciens de sang, des sorciers capables de voyager d’un monde à l’autre. Des mondes, il y en a quatre, dont Londres est, à chaque fois, le cœur et l’âme. Le nôtre est gris, sans magie d’aucune sorte. Celui de Kell, rouge – on y respire le merveilleux à chaque bouffée d’air. Le troisième est blanc : là, les sortilèges se font si rares qu’on s’y tranche la gorge pour une simple incantation. Le dernier est noir, noir comme la mort qui l’a envahi quand la magie a dévoré tout ce qui s’y trouvait, obligeant les trois autres à couper tout lien avec lui.
Depuis cette contagion, il est interdit de transporter le moindre objet entre les univers. C’est malgré tout ce que Kell va prendre le risque de faire, histoire de défier la famille royale qui l’a pourtant adopté comme son fils, à commencer par le prince Rhy, son frère, pour qui il donnerait par ailleurs sa vie sans hésiter. Mais, à force de jouer avec le feu, il finit par commettre l’irréparable : il emporte jusque dans le Londres gris une pierre noire comme la nuit, qu’une jeune fille du nom de Lila décide, sur un coup de tête, de lui subtiliser. Pour elle comme pour lui – pour leurs deux mondes, à vrai dire – le compte à rebours est lancé. »


L’univers développé par l’autrice est la grande force de ce récit. Visiter ces différentes versions de Londres aux spécificités très joliment évoquées donne un charme particulier à la lecture. A cela s’ajoute une poignée de cinq personnages principaux développés au fil des trois tomes qui portent solidement le récit. J’ai beaucoup aimé la particularité de chacune de ces personnalités, les relations qui se nouent entre eux et leurs évolutions.

Ici et seulement ici, de Christelle Dabos


Bien entendu, j’ai lu et adoré La Passe-Miroir, mais ce n’est que récemment que j’ai dévoré cet autre roman de Christelle. Ce fut une lecture fulgurante. Quel tour de force d’écrire quelque chose d’aussi radicalement différent à la suite de cette série phare qu’est la Passe-Miroir ! J’ai été conquise par Ici et seulement ici qui traite de manière étrange, viscérale et fascinante des années de collège, de ce microcosme qui peut-être traumatisant, ou formateur, ce passage entre l’enfance et l’adolescence, presque une forme de mort ou de mutation, des rôles que le groupe nous oblige à endosser (et que certaines refusent d’endosser… comme quoi, c’est possible ), de la difficulté à trouver sa place dans cet écheveau complexe de relations qui répond à ses propres règles, la Toile de Cet Instant… Un récit totalement différent de tout ce que j’ai pu lire ailleurs sur le sujet, j’y retrouve, cela dit, quelque chose de la patte de l’autrice, de son pas de côté, à travers le voile, pour poser un œil affûté sur cette période de vie charnière qu’est l’adolescence et de nous la restituer autrement, par le biais de fragments qui s’entrechoquent, se trouvent, s’assemblent en un portrait coup de poing.

Quand vient l’été, de Laura Nsafou et Reine Dibussi


Grand plaisir de lecture que la découverte de ce roman graphique à quatre mains qui nous parle de deuil, d’amour et de reconstruction. On y découvre différentes étapes dans la vie de Rachel symbolisées ingénieusement par des camaïeux de couleurs différents qui soutiennent la narration. Les illustrations sont magnifiques, riches de détails et d’émotion. Le récit aborde des thématiques fortes : comment se reconstruire ou retrouver sa place au sein de sa famille après le décès d’un proche ? Quel impact sur la trajectoire de vie, sur la relation à soi-même, au monde, aux autres ? Beaucoup de douceur, de sensibilité et de force dans cette très belle histoire avec une héroïne plus vraie que nature dont je me souviendrai longtemps.

Mille Pertuis, de Julia Thévenot

Voilà mon troisième roman de sorcières, et quel roman ! En voici le résumé :

« Si, du haut de ses quinze ans, Ortie se retournait sur son enfance pour tenter de retracer le chemin à l’envers, c’était là qu’elle se retrouvait : sur le sofa de Tante Viv, entre ses deux sœurs. Épine, préadolescente aussi brillante que contradictoire, source infinie de portes claquées, qui remplissait 90% de l’attention de leur sorcière de mère. Et la petite Ronce, qui avait une façon bien personnelle d’occuper les 10% restants. C’est à cette époque- là que tout a vrillé. Là qu’Ortie a commis un impair de catégorie supérieur, qui lui a pavé la voie vers de très sérieux problèmes. »


Trois sœurs sorcières absolument renversantes, dotées d’une mère aussi magnifique que terrifiante que j’ai adoré redouter, et des tantes (sorcières, elles aussi) qui ont chacune leur rôle à jouer dans ce monde de sorcellerie étrangement dépourvu d’hommes… à moins que… Une magie viscérale (c’est le cas de le dire), organique, bariolée et exaltante, avec des règles cruelles, mais plutôt malignes (notamment en matière de boussole), un roman un peu punk, un peu déjanté, très intelligent, complètement jubilatoire, empli d’humour, de magie et de nombrils qui palpitent… ou disparaissent. A découvrir de toute urgence avant la sortie du tome 2 (c’est un diptyque !) Et mention spéciale pour la très belle couverture de Anne Zeum !

Babel, de R. F. Kuang


Voilà un roman dont on entend également beaucoup parler et qui m’a fait réfléchir sur de nombreux sujets. Toute la réflexion menée autour de la traduction est extrêmement intéressante. La couleur sombre de ce roman est donnée d’entrée de jeu : « un acte de traduction est toujours un acte de trahison ». Dans cet Oxford uchronique du 19e siècle s’est développé une technologie proche de la magie et basée sur les subtilités de la traduction : il s’agit de l’argentogravure qui facilite la vie des nantis et contribue à l’essor économique et politique de l’Empire Britannique. On y suit l’histoire de Robin, un orphelin chinois recueilli par un éminent professeur de Babel, lieu de savoir dédié à la traduction et à l’argentogravure, au sein de l’Université d’Oxford. Tiraillé entre son passé, ses origines et les exaltantes possibilités d’avenir que lui promet Babel, Robin va devoir faire des choix radicaux alors que les dessous de l’Empire lui sont peu à peu révélés. Une uchronie impressionnante, un récit sans concession qui donne du grain à moudre et nous extirpe sans ménagement de notre zone de confort pour poser les questions qui dérangent.

Les tribulations d’Esther Parmentier, cadavre haché, vampire fâché, de Maëlle Desard

Ma quatrième histoire de sorcière, cuisinée à une sauce une fois encore radicalement différente ! Il faut dire que la plume de Maëlle Desard, qu’il me tardait de découvrir, constitue une sauce à part entière composée de multiples ingrédients : humour potache, humour délectable, humour irrévérencieux, humour en jeux de mots, humour en vulnérabilité, humour plus cocasse que ça tu meurs… Esther Parmentier réalise soudainement qu’elle est une sorcière, mais pas de chance, une sorcière nulle. Elle se fait cependant embaucher dans une agence supernaturelle pour mener une enquête aux côtés de goules, de vampires, de fantômes et autres créatures sympathiques. Bref, ce roman, cette chère Esther et son insupportable (mais pas tant que ça) maître de stage, l’agent Loan, m’ont offert une tranche de bien-être et de rigolade estivale bienvenue.

The Narrow Road between Desires, de Patrick Rothfuss


Et pour finir, j’ai lu, en langue anglaise (il ne me semble pas qu’elle soit traduite), la novella, The Narrow Road between Desires, de Patrick Rothfuss, l’auteur du Nom du Vent – un roman de fantasy qui se hisse haut sur le podium de mes lectures favorites. On suit, dans cette novella, un épisode de la vie de Bast (l’un des personnages secondaires de la trilogie principale). Le procédé est similaire au court roman publié précédemment par l’auteur, The Slow Regard of Silent Things, mettant en scène un épisode de la vie d’Auri (un autre personnage secondaire du Nom du Vent). J’avais adoré ce roman. Bast et Auri sont des personnages d’une telle richesse qu’ils méritaient bien d’avoir leur moment sous les projecteurs. La plume de Patrick Rothfuss est merveilleuse, elle allie philosophie, émerveillement, poésie, la ferveur d’une narration épique, l’art du conte, des métaphores et un amour immense pour le cœur humain qui ne cesse jamais de m’émouvoir. Si vous n’avez jamais lu le Nom du vent, je ne peux que vous conseiller de vous y plonger. Les deux premiers tomes de la trilogie ont été publiés en français. Nous attendons toujours le troisième tome… qui arrivera en son temps et son heure, au juste moment.


Nous voilà à la fin de cette revue, bondissants visiteurs, tournoyantes visiteuses, nobles pousses de séquoia ! J’en profite pour mentionner 13 nouveaux titres qui ont rejoint ma Pile à Lire comme toujours exponentielle !

★ – Dents de soie et A un cheveu, de Maëlle Desard, pour continuer à explorer sa plume avec de nouvelles histoires.
★ – De délicieux enfants, le dernier roman de Flore Vesco que je me réjouis de déguster.
★ – Emblèmes (les deux tomes !) – une œuvre de Ina Siel, autrice française que j’aimerais beaucoup lire.
★ – NEB de Caroline Solé, là aussi une autrice française qu’il me faut absolument découvrir.
★ – Ilos de Marion Brunet, dont j’ai entendu beaucoup de bien.
★ – La duologie L’Engrange-Temps de Nell Pfeifer. J’ai eu le plaisir de rencontrer Nell aux Imaginales et j’ai très envie d’en savoir plus sur un certain Farandole.
★ – Les frères Cœur-de-Lion, de Astrid Lindgren. C’est en lisant le guide de Clémentine Beauvais que j’ai retrouvé la trace de ce titre qui a marqué mon enfance et que je voudrais donc relire.
★ – Prospérine Virgule-Point de Laure Dargelos. Ce roman m’a été recommandé et offert par une libraire los d’une session de dédicaces. Hâte de m’y plonger !
★ – If we were villains de M.L. Rio ; un roman paru chez BigBang, ma maison d’édition, et dont le récit s’ancre sur la scène théâtrale. Il m’intrigue énormément.
★ – La Ballade funèbre de Hart Mercy, de Megan Bannen. Un cadeau de ma maison d’édition également dont je suis curieuse.
★ – Empire of the Damned, de Jay Kristoff. Je voue une admiration féroce à la plume de Jay Kristoff. Et il me tarde de découvrir en langue anglaise le deuxième tome de sa plus récente trilogie.
★ – La Mer Chantera ton Nom, de Laura Nsafou. Hâte de me plonger dans les mystères de cette histoire dont j’ai tant entendu parler !
★ – La dernière Allumette, de Marie Vareille. J’avais adoré l’un de ses précédents romans et me réjouis à la perspective de découvrir celui-ci.

Sur ces belles paroles, je file profiter de cette pause estivale pour… aller lire !

Lumière sur ta journée !

Siècle

Plein-Ciel – Jour de sortie !

Formidable visiteuse, froufroutant visiteur, adorable pousse de séquoia,

J’ai la joie de célébrer, en ce 7 février 2024, la sortie de mon opéra rococo baroque, Plein-Ciel, sublimement illustré par Elsa Roman, qui paraît dans la collection BigBang aux éditions Bragelonne.

J’ai été et je demeure accompagnée dans la création de cette histoire (désormais métamorphosée en livre !) par un grand nombre de personnes : proches emplis de foi, amis écrivains, alpha-lectrices et bêta-lecteurs dévoués, mon agente soleil, une équipe éditoriale incroyable (mon éditrice, bien sûr, et toutes les personnes qui ont travaillé sur le texte, mais aussi l’équipe artistique et de fabrication qui s’est magistralement investie dans la conception d’une édition collector époustouflante, mon illustratrice talentueuse à qui je dois beaucoup, les équipes de communication et de marketing derrière qui font un travail de promotion énorme – merci !) Mais aussi : les représentants qui ont sillonné la France et porté le roman au cœur des librairies, et tout un tas de passionnés du livre (libraires, festivals, créateurs et créatrices de contenus, lecteurs et lectrices) qui lui permettent, aujourd’hui, de prendre son envol. L’image de l’écrivain isolé au sommet de sa tour d’Ivoire me parait aujourd’hui pâlichonne.

Immense gratitude à chacun et chacune d’entre vous.

Pour honorer la sortie de mon opéra, et pour reprendre une tradition entamée lors de la parution de mon premier roman, L’Etoile du Soir, je partage avec vous neuf points qui ont été importants pour moi dans l’écriture de ce roman :

  • Evoquer la magie du monde de l’Opéra ; l’effervescence qui s’y propage du matin au soir, des communs aux coulisses jusqu’à la scène. Œuvrent à tous les étages artisans et musiciens, costumiers et solistes, le Chœur et le Ballet aussi bien que les cuisines (indispensables) ou encore l’intendance qui orchestre ce qui nécessite de l’être dans l’ombre et le secret.
  • Donner la part belle, dans ce roman, à la toile multiple et vivante des relations qui nous constituent : relations familiales, transmission de maître à disciple, multiples amitiés, trahisons et réconciliations, histoires d’amour, légères ou passionnées, relation à la nature et relation à sa propre identité.
  • Faire danser ensemble les notions de peur et de liberté : où commence la peur, où se termine la liberté ? Quel prix est-on prêt à payer pour être libre ? La liberté de l’un est-elle celle de l’autre ? Et comment se libère-t-on de ses entraves (intérieures ou extérieures) ?
  • Construire un personnage principal, Ivoire, à la fois solitaire et éprise de créativité partagée, vulnérable et puissante, qui se révèle à elle-même au fil de l’histoire.
  • Rendre hommage à la créativité, force de vie vibrante, fantasque et exigeante.
  • Animer une quantité astronomique de rubans, ou d’objets qui se prennent pour des rubans (pourquoi une échelle de corde et trois minuscules fils de nylon, je vous le demande ?) Jouer avec le caractère des objets animés, leur relation avec leur dompteuse, tout du long de l’intrigue – un vrai délice !
  • Travailler sur le fond comme sur la forme la mise en abîme de l’Opéra dans l’Opéra : une structure en 3 Actes, des représentations d’opéra durant le roman, une Diva totalement divine, des registres (tragique, épique, comique et romantique) qui s’entremêlent allègrement.
  • Orchestrer une galerie de personnages principaux, secondaires, et de figurants, à la fois ambitieuse et quelque peu abracadabrante sans (trop) perdre le lecteur en cours de route.°_°
  • Susciter l’émerveillement.
La libération du Rossignol – illustration d’Elsa Roman pour Plein-Ciel

Et à présent, nous y sommes : ta représentation commence et le rideau se lève. Tu t’envoles vers tes lectrices et tes lecteurs. Beau vent, mon cher opéra, puisses-tu te délecter du ciel et du chant des oiseaux, et merci pour toute la joie que tu m’as apportée.

Lumière sur tes musiciens ; en scène !

Siècle

Défis fabuleux passés et à venir

Chère visiteuse, cher visiteur, noble pousse de séquoia,

Je te souhaite, avant toute autre chose, une belle et lumineuse année 2024, emplie de légèreté, d’espérance et de tartes au citron !

2023 a été, de mon côté, une année pleine de défis fabuleux. C’est surtout celle qui marque la sortie à la surface de mon iceberg d’écriture, celui que je confectionne méticuleusement depuis plus de douze années. Un iceberg, tel que je l’entends, c’est un mastodonte invisible (qui prend beaucoup de place) composé d’un ensemble de créatures joyeusement agglomérées (parmi lesquelles : des histoires à gogo, des projets ambitieux, des personnages déterminés, des cocréations osées, des plans-absolument-pas-machiavéliques-sous-l’aile-lustrée-du-dieu-des-pious). En bref : faire émerger un iceberg depuis les profondeurs douillettes où il se prélasse, cela demande les efforts conjugués de tout un tas de gens, une Muse splendidement vautrée dans un esprit de chef d’orchestre, une poignée de trèfles à quatre feuilles et de cœurs moelleux, une agente-qui-dépote-tout, un pendule très affuté, des petites dents pointues et des aiguilles à tricoter supersoniques.

Voici donc la tête de mon iceberg qui goûte à la lumière du soleil – c’est, je dois bien l’avouer, diantrement chouette !^^

En cette jonction annuelle, j’ai dégusté, ce matin, la newsletter (que je ne saurais que vous recommander) de la divine Marie Alhinho et mâchouillé, ce midi, les sages paroles de l’inspirante Laura Nsafou : « Comment vas-tu célébrer les réussites et les avancées accomplies ? Pas peut-être. Pas un jour. Maintenant. Et comment ? » Eh bien, je crois que je vais le faire ici, en nommant (sur le plan créatif), les choses pour lesquelles j’ai de la gratitude en 2023 et qui s’annoncent passionnantes en 2024. Et pour faire d’une pierre deux coups (ou plus), ce sera aussi l’occasion de partager avec vous tous, délicieux petits séquoias que vous êtes, les avancées de mes différents projets en route vers la surface !

★ PREMIERE PUBLICATION ★

Commençons bellement. Mon premier roman, L’ETOILE DU SOIR, est paru chez Albin Michel Jeunesse, le 27 septembre 2023, il y a un peu plus de trois mois, à présent. Dans le cadre de cette parution, j’ai été très bien accompagnée par les équipes d’AMJ qui sont à la fois d’une grande gentillesse et passionnées par leur métier (avec une pensée toute particulière pour mon équipe éditoriale : Karine, Justine et Samuel). La sortie d’un premier roman a quelque chose de vertigineux et j’ai ressenti cet effet de « passage » entre l’avant et l’après. Je m’estime extrêmement chanceuse de toute la tendresse qui a été manifestée envers cette histoire, de la couverture qui a été concoctée pour ce si bel objet-livre, des chroniques et retours de lecture élogieux et émouvants, de ce lancement, à Paris, en partenariat avec la librairie MAJO la plus chouchoute de l’univers, de ce premier salon du livre (SLPJ 2024 de Montreuil) qui m’a mis des étoiles plein les yeux… L’Etoile du Soir va poursuivre son chemin en 2024 à la rencontre de ses lecteurs et de ses lectrices, sa petite main toujours logée dans la mienne.

★ LEVER DE RIDEAU IMMINENT ★

En 2023, j’ai eu la joie de signer l’un de mes gros projets (cinq années de travail, tout de même, et un million de signes) : mon opéra de fantasy rococo-baroque, PLEIN-CIEL, qui paraitra dans tout pile un mois au sein de la collection BigBang chez Bragelonne. J’ai là aussi bénéficié d’un accompagnement éditorial extraordinaire (Hélène, tu es fantastique). Les différentes équipes (édition, fabrication, communication) ont pris le plus grand soin de mon roman et j’en suis toute honorée. Plein-Ciel sortira donc simultanément en version brochée et en version collector (un relié avec dorure rouge sur le titre, jaspage magnifique, et trois signets rubans) et j’ai grande hâte qu’il arrive entre vos mains. Pour le promouvoir, des ENC ont été réalisées, des livrets d’extraits ont été distribués, un ticket d’opéra a été imprimé et offert lors du SLPJ 2024, une campagne de précommande (avec des goodies confectionnés sur mesure !) se prépare en coulisses ; et j’aurai la joie d’accompagner mon opéra dans différentes villes à la rencontre de ses lectrices et de ses lecteurs en 2024. Je trépigne d’impatience.

★ JAMAIS DEUX SANS TROIS ★

Deux contrats d’édition signés chez deux maisons fabuleuses, mais vous savez ce que l’on dit : jamais deux sans trois ! (Ceci n’est pas (encore) une annonce officielle… 😉 )

★ LES COULISSES CREATIVES ★

En 2023, j’ai continué de peaufiner des projets chers à mon cœur avec mes collaboratrices de grand talent. Avec la merveilleuse Anouck Faure, nous avons fait fructifier notre oracle, LE PACTE CREATEUR, auquel une quarantaine de personnes ont désormais été initiées et qui nous accompagne chaque jour dans notre créativité. Le Pacte est un complice précieux que nous espérons porter à la surface et partager avec le plus de personnes possibles dans les années qui viennent – une affaire à suivre de près ! Avec la talentueuse Odonate, nous avons finalisé la maquette musicale de HEART OF SPADES (un album en 12 titres qui se situe dans l’univers étendu de ma trilogie de fantasy YA – NOMORGAMES). Odonate a effectué un travail de composition magistral pendant 2 ans et demi sur cet album. J’en suis très fière et j’anticipe avec grand plaisir les étapes à venir qui nous permettront de mener ce projet à son terme. Enfin, avec la délicieuse Noëmie Chevalier, nous avons remasterisé notre dossier de présentation de LA FOLLE FABULE DES SŒURS TRESOR, cet album jeunesse atypique, froufroutant et licornu, pour lequel nous avons à la fois beaucoup de tendresse et d’ambition : wait for it.

★ UNE TEAM D’ILLUSTRATRICES A TOMBER PAR TERRE ★

Je suis très sensible aux illustrations et aux univers graphiques et artistiques qui accompagnent une histoire et je peux me perdre pendant des heures dans les portfolios d’illustrateurs jeunesse ; la diversité des univers et des sensibilités me fascine. En ce début d’année 2024, je réalise la chance que j’ai avec les artistes qui accompagnent mes histoires : le trait poétique et lumineux de Pauliina Hannuniemi, qui a conçu la couverture et les cabochons d’entrée de chapitres de L’Etoile du Soir. La force et la sagacité d’Elsa Roman, qui a su rendre toute la symbolique et l’éclat de mon opéra dans son travail d’illustration, que ce soit avec la couverture, les enrichissements intérieurs ou le magnifique jaspage qu’elle a réalisé pour Plein-Ciel. Je collabore étroitement, depuis des années, avec Anouck Faure sur deux projets de grande envergure en matière d’illustration : La demeure des Mah-Haut-Rels et Le Pacte Créateur – c’est un immense privilège de travailler avec une artiste à la sensibilité si profonde et au trait d’une justesse acérée et bouleversante. En 2022 et 2023, j’ai plongé, la tête la première, dans la création d’albums jeunesse et je développe depuis pour ce format d’histoires un goût prononcé. Savoir que le premier d’entre eux prendra vie entre les mains de Noëmie Chevalier dont l’imaginaire fantasque et poétique me ravit depuis longtemps est une joie immense. J’entame enfin une collaboration sur un deuxième projet d’album, pour le moment encore confidentiel, avec l’incroyable Thyonesca (qui manie impérialement la palette aux teintes Art Nouveau, influence gothique et créatures mythologiques fascinantes).

La demeure des Mah-Haut-Rels – Illustration d’Anouck Faure

★ AVANCER ENSEMBLE ★

Je suis, et ce n’est pas nouveau, férue de vision à long terme, de collaborations et de projets à plusieurs mains. 2023 m’aura prouvé, une fois de plus, à quel point il est nourrissant, efficace et profondément joyeux de travailler main dans la main, en favorisant l’entraide, la capillarité et le réseau, l’émerveillement commun, l’admiration, le respect de la part créative de chacun et de chacune, et la puissance d’avancer ensemble, que ce soit au niveau des collaborations créatives, des relations professionnelles avec mes équipes éditoriales, ou de l’entraide quotidienne avec mes compagnons d’écriture : les amis de longue date (un clin d’œil appuyé à mon équipe à roulettes, à mon Grand Cristalliseur, aux Crocureuillettes soyeuses et à The Dearest of Them All), ou ces nouvelles amitiés qui ont pris racine en 2023 et que j’espère voir fleurir en 2024 (ma chère Laura, Flore Vescotement Fantasque ; Marie, Marie et Marie qui peut-être se reconnaitront ^^).

MON AGENTE SOLEIL

Immense gratitude, toujours, pour ma complice de chaque instant avec qui je partage les grandes et les petites étapes, les chutes et les ascensions, la vision et l’instant présent : l’agente la plus terriblement merveilleuse de ma vie ; Roxane, mon soleil.

★ PERSPECTIVES 2024 ★

2024 s’annonce sous de radieux auspices : à commencer par la parution de PLEIN-CIEL et la tournée de promotion et de partage autour du roman qui l’accompagnera. Je me réjouis également des prochains projets qui se concrétiseront, cette année, ou prendront leurs dernières touches sous la surface avant d’être dévoilés. Je souhaite honorer les nouvelles collaborations qui se noueront et prendre soin des relations déjà formées afin qu’elles s’enrichissent et s’approfondissent encore. Et consacrer, enfin, un peu de mon temps à ce nouveau texte jeunesse, cette histoire toute fraîche (mon petit trésor), commencée il y a déjà quelques mois et qui abreuve mon quotidien de tournesols, de freesias jaunes et de boutons d’or luisants comme des gouttes de miel.

Cher visiteur, chère visiteuse, noble pousse de séquoia, je te souhaite une année 2024 aussi tourbillonnante que la mienne et je dépose des pétales fleuris sur ton front et sur tes orteils. Puisses-tu les déguster comme il se doit.

Lumière sur ta journée !

Siècle

L’Etoile du Soir – Jour de sortie !

Virevoltante visiteuse, bondissant visiteur, adorable pousse de séquoia,

Aujourd’hui est un grand jour pour moi : j’ai la joie de célébrer la sortie en librairie de mon premier roman, L’Etoile du Soir !

Voyez comme il est beau !

L’Etoile du Soir est publié par la formidable équipe d’Albin Michel Jeunesse. L’illustration de couverture et les cabochons d’entrée de chapitres ont été réalisés par la talentueuse illustratrice finlandaise, Pauliina Hannuniemi.

Et en ce jour de sortie, c’est l’occasion de vous en dire un peu plus sur ce roman.

L’Etoile du Soir, c’est l’histoire de Kinjal, neuf ans, curieuse et déterminée qui aime observer le monde qui l’entoure et comprendre le sens des noms. Kinjal vit en Inde, avec ses parents et sa grande sœur, la belle Chadna. Pour se rendre à l’école, sur l’autre versant de la montagne, chaque jour Kinjal doit traverser la forêt sacrée. Au fil des années, elle a appris à déchiffrer le langage des arbres, des pierres du chemin, et le chant de l’eau. Elle passe des heures sur « la berge de la rivière » dont elle porte le nom – c’est sur cette même berge qu’elle fait la rencontre, aussi merveilleuse que terrifiante, d’une panthère des neiges et de ses deux petits. Signe des esprits, panthère véritable ? Kinjal s’interroge. Chez elle, les nouvelles ne sont pas bonnes : sa grande sœur, Chadna, est victime d’une maladie rare dont personne ne guérit. L’école que Kinjal aime tant perd de son attrait, les moments en famille deviennent douloureux, tout change dans son quotidien et à l’intérieur d’elle alors que la maladie de Chadna progresse. Mais Kinjal est fille de la Montagne d’Or et elle parle le langage des esprits. Elle retourne dans la forêt sacrée, déterminée à passer un pacte avec les esprits afin qu’ils protègent Chadna.

Ce roman est imprégné de mes voyages : je l’ai écrit au Canada, sur la route entre Québec et Vancouver. Quant à l’histoire de Kinjal, elle se déroule en Inde – un pays que j’aime profondément et dans lequel j’ai séjourné à plusieurs reprises, un pays spirituel, empli de chaos et de grâce, un pays de couleurs, de saveurs et de parfums, un pays de rituels et de modernité. Pour autant, les thématiques de ce roman sont universelles puisque, partout, nous sommes confrontés à la beauté de la nature, aux relations familiales, à la séparation, aux expériences d’apprentissage, de compassion et de liberté.

Puisque Kinjal a neuf ans, voici, dans le désordre, neuf points qui ont été importants pour moi dans l’écriture de ce roman :

★ –  Donner la parole à une enfant qui écoute son chant intérieur et se montre authentique en toutes circonstances.

★ –  Voir osciller Kinjal sur la frontière qui sépare l’enfance de l’adolescence, où tout est encore possible, où tout est encore magique.

★ –  Développer la relation entre ces deux sœurs, si différentes, que sont Kinjal et Chadna.

★ –  Esquisser l’émerveillement que provoque un petit animal dans le cœur des enfants.

★ –  Accompagner Kinjal dans son cheminement alors que son regard sur le monde se nuance et s’élargit.

★ –  Montrer la magie qui règne dans le monde naturel, une magie bien réelle, quel que soit l’âge auquel on s’aventure sous la canopée d’une ancienne forêt.

★ –  Aborder cette thématique si délicate du deuil et de la séparation avec le plus de poésie, de douceur et d’apaisement possible.

★ –  Qu’à la fin de la lecture de ce roman, l’espérance demeure.

L’Etoile du Soir peut se lire à partir de neuf ans et sans limite d’âge. Le roman peut être commandé partout, et notamment dans les librairies indépendantes si précieuses au monde du livre. Quelques séances de dédicaces s’organisent en coulisses autour de la sortie du livre, je mettrai mon Agenda à jour avec toutes les informations à ce sujet, le moment venu.

Soyez les bienvenus si vous souhaitez placer vos pas dans ceux de Kinjal et vous aventurer avec elle dans la forêt sacrée. Il est fort possible qu’au détour de la rivière votre route croise celle de la panthère des neiges.

Lumière, coussinets moelleux et une gorgée de chaï délicieusement épicé sur votre journée !

Siècle

Fin de janvier, merveilles de papier !

Chère visiteuse, cher visiteur, cosmique pousse de séquoia, bien le bonjour !

La fin de ce mois de janvier me parait propice à un bilan de lecture. J’ai lu de nombreuses histoires en 2022 et je vais revenir sur huit œuvres qui m’ont particulièrement touchée.

Je commence par un coup de projecteur sur ma chère collaboratrice, Anouck Faure. Anouck est une artiste aux multiples talents. Graveuse et illustratrice talentueuse, elle est également une autrice à la plume magnifique.

TA’AROA d’Anouck Faure

Ses premières œuvres littéraires ont vu le jour en 2022. Les éditions Apeiron ont publié au printemps dernier son leporello, TA’AROA, qui reprend le mythe cosmogonique de l’archipel de la Société, Polynésie française. Ce livre-coffret contient une fresque illustrée sur la création des archipels accompagnée d’un texte poétique également composé par Anouck. Un deuxième leporello voit le jour simultanément. Il s’agit de Racines d’Ecume, petit livre-coffret, lui aussi d’une fabuleuse poésie.

Les éléphants sans pattes d’Anouck Faure

En octobre 2022, les Editions Alice Jeunesse publient son premier album jeunesse  : Les éléphants sans pattes, un album (dont Anouck réalise le texte comme les illustrations) à la douceur envoûtante et légèrement mélancolique qui nous escorte à la découverte de l’étrange espèce des éléphants sans pattes. Un album en noir et bleu dont le beau papier glisse très agréablement sous les doigts. A lire à tous les âges pour un moment d’évasion onirique.

Le 3 février 2023, le quatrième ouvrage et premier roman d’Anouck, La Cité Diaphane, paraitra aux éditions ARGYLL. C’est un roman qui me touche tout particulièrement, j’en ai relu deux versions et j’ai suivi en coulisses son évolution avec la plus grande des attentions.

La Cité Diaphane d’Anouck Faure

Lorsque vous entamerez votre lecture de la Cité Diaphane, ne vous attendez à rien de familier. Vous posez le pied en terre inconnue. Les créatures qui se présenteront à vous dissimuleront plus d’un visage et plus d’un secret empoisonné derrière leurs voiles. Fort heureusement, c’est l’archiviste de la cité voisine qui vous accompagne dans la découverte de Roche-Etoile. Il saura vous guider dans ses ruelles, il vous parlera de l’ombre d’une licorne noire. Il vous escortera auprès de la dernière vasque d’eau pure et de son redoutable gardien. Il contemplera avec vous les sculptures de la Déesse dont les nuques tordues pointent toutes vers le sanctuaire. Roche-Etoile n’est plus que l’ombre d’elle-même, baignée de regrets, de splendeur et de mystère. Mais si vous vous attardez dans les tréfonds de ce lieu maudit, je vous en prie, demeurez prudents, l’archiviste pourrait bien vous entrainer malgré vous dans sa quête de vérité.

La Cité Diaphane est un roman de fantasy aux accents gothiques, d’une poésie infinie et d’une mélancolie toute aussi belle. Les personnages de cette histoire ne vous révéleront leurs noms qu’en cas de nécessité absolue, mais ils vous livreront l’intime combat qui se joue en leurs âmes. Décors inoubliables, créatures monstrueuses, combats épiques, lumière insoutenable, la descente dans les entrailles d’une Cité marquée par sa propre légende ne vous laissera pas indifférent.

Les dix mille portes de January de Alix E. Harrow

J’avais très envie de découvrir les romans publiés par Le Rayon Imaginaire après avoir écouté l’interview de Brigitte Leblanc, la directrice de cette nouvelle collection, sur le podcast C’est plus que de la Fantasy. Plusieurs de leurs ouvrages m’adressent de délicieux signes de la main, et j’y reviendrai certainement.

J’ai commencé par leur toute première publication. J’ai été surprise, déroutée, agréablement emportée par ma lecture. January, l’héroïne de cette histoire, grandit dans un drôle d’environnement, tour à tour invitée choyée et prisonnière de son étrange tuteur. Dotée d’un père explorateur qui lui rend visite pour mieux disparaitre à nouveau, January n’est pas une jeune femme ordinaire : elle ouvre des portes qui donnent sur d’autres mondes, un talent qui attise les convoitises et confère à son existence une perpétuelle aura de danger.

Je ne m’attendais ni à la construction adoptée dans ce récit, ni à ce type d’histoire. Je ne sais pas exactement comment le formuler, mais l’imaginaire développé dans ce roman possède une patine particulière, une tonalité de récit biographique agrémentée de nervosité et d’une plume à la fois attirante, déroutante et métamorphe. L’atmosphère qu’entre-tisse l’autrice dans ce premier roman donne l’envie d’y revenir, ce que je ferai certainement avec son roman suivant, lui aussi paru au Rayon Imaginaire.

J’ai ensuite lu deux grands classiques qu’on ne présente plus, mais que je n’avais pas encore eu le plaisir de découvrir.  

Chronique du Pays des Mères d’Elisabeth Vornarburg

Dans un futur lointain, la population est désormais principalement composée de femmes. Très peu de garçons naissent encore et le système politique, social, religieux de ce monde s’est réorganisé autour de cette nouvelle réalité. On y suit l’histoire de Lisbeï, l’héritière de la Mère de Béthély. Ce récit est immersif, poignant, il traite de sujets complexes et délicats avec nuances et subtilité. Il pose des questions qui restent, qui interrogent et parfois dérangent. Il nous entraîne dans ce pays des Mères, ses traditions, ses mœurs, ses croyances, ses cités diverses, ses galeries de personnages d’une très belle humanité. On s’attache aux pas de Lisbeï et on s’immerge complètement dans son expérience. Une lecture magistrale.

L’Alchimiste de Paulo Coelho

L’Alchimiste est un conte philosophique de Paulo Coelho paru en 1988 et dans lequel l’auteur développe des concepts tels que « l’Âme du Monde » ou « la Légende personnelle ». Le fil de cette histoire : un jeune berger apprend à écouter l’Âme du monde et prend le risque de tout laisser derrière lui pour partir à la poursuite de sa Légende personnelle. Sous la vêture du conte, les messages de nombreuses traditions spirituelles infusent le récit ; une belle parabole philosophique, emplie de puissance et de lumière, qui nous invite clairement à partir à notre tour à la poursuite de notre Légende personnelle !

J’ai choisi le format du livre audio pour découvrir L’Alchimiste. Je trouve l’essai concluant comme il l’a été en ce qui concerne la poésie lue à voix haute. Le propos du conte, la diction du personnage et certaines phrases conçues pour faire sonner le gong intérieur se prêtent particulièrement à ce format.

Moi, Peter Pan, de Michael Roch

Je ne sais pas comment définir ce roman, ce texte court, coup de poing, cette voix qui jaillit provocante, fragile, multiple et pourtant très reconnaissable. Cette voix qui balaye Peter, Wendy, Crochet et tous les autres et les croque dans une diatribe qui ne semble pas devoir connaître de fin.  Un cri de tous les Pan(s) réunis en quelques pages. Pendant un instant de lecture, nous sommes tous et toutes Peter Pan. Moi qui suis davantage adepte des textes longs, ce texte-là, par sa poésie viscérale, m’a scotchée. J’irai en lire d’autres de Michael Roch.

J’ai enfin la joie de partager avec vous ma dernière lecture toujours en cours et qui me bluffe totalement : les quatre premiers tomes du grand œuvre de Sanderson : The Stormlight Archive.

The Stormlight Archive, de Brandon Sanderson

On ne présente plus Brandon Sanderson aux lecteurs de Fantasy, c’est un maître conteur dans ce domaine. Ecrivain prolifique, il qualifie lui-même le projet The Stormlight Archive comme son grand œuvre. Un projet en deux cycles de cinq tomes, soit dix tomes au total de mille pages chacun, dont les quatre premiers sont parus. Un travail de titan et une fresque de Fantasy magistrale. Je le lis en anglais mais ses livres ont été traduits en français par Mélanie Fazi. Il est donc tout à fait possible de lire les Archives de Roshar en langue française.

J’ai lu les deux premiers tomes et je suis au début du troisième. Je déguste cette histoire à la fois comme une friandise et une incroyable leçon d’écriture, de construction d’Univers et de personnages. Brandon Sanderson prend son temps pour bâtir une histoire complexe au potentiel bluffant. Le monde de Roshar est également doté d’une Histoire avec un grand H qui infuse l’ensemble de l’intrigue et se révèle au fil des pages comme un puzzle parfaitement agencé. Le savoir-faire de Sanderson est indéniable. Sa construction des systèmes de magie (Hard magic/Soft magic) donne lieu à des scènes d’action, des choix narratifs et un investissement du lecteur dans l’intrigue passionnant. Au-delà de l’univers, je suis fascinée par la profondeur de ses personnages, leur richesse, leurs voix uniques et la manière dont l’auteur prend le temps de les creuser, puis de les développer, sur des milliers de pages, avec une cohérence et une humanité remarquable.

Si vous aimez les grandes fresques de Fantasy, foncez !

Comme à chaque bilan de lecture sur ce blog, huit titres que j’aimerais découvrir un jour prochain se sont ajoutés à ma Pile à Lire. Il s’agit de :

★ – Equinox, Cheval de Lune, le premier tome d’une série en cinq BD, scénarisée par Aurélie Wellenstein et illustrée par Aurora Gate, aux Editons Drakoo.

★ – Le Temps des Sorcières de Alix E. Harrow – un deuxième titre de cette autrice qui m’intrigue.

★ – Ce roman me fait de l’œil depuis un bon moment et je l’ai reçu en cadeau de Noël. J’ai hâte de découvrir Celle qui devint le Soleil de Shelley Parker-Chan.

★ – Je voudrais lire La Maison aux mille étages de Jan Weiss, le texte qui, me semble-t-il, a inspiré la création du Rayon Imaginaire.

★ – J’avais beaucoup aimé la plume d’Ariel Holz dans Les Sœurs Carmines. J’aimerais découvrir son diptyque Les Royaumes Immobiles.

★ – Je voudrais aussi lire Le muguet rouge de Christian Bobbin qui a rejoint ma bibliothèque.

★ – Sur ma liste depuis le jour de sa sortie, j’aimerais lire la BD, Amour croisées, de Laura Nsafou et Camélia Blandeau.

★ – Enfin, un grand classique d’imaginaire dont je n’entends que du bien et que je n’ai pourtant jamais lu : Les Guerriers du Silence, de Pierre Bordage.

Et sur ces belles perspectives de lecture, cher visiteur, chère visiteuse, galactique pousse de séquoia, je te souhaite (car nous sommes encore au mois de janvier) une fantastique année de livres et d’histoires à gogo !

Lumière sur ta journée !

Siècle

Un automne au goût de printemps

Chère visiteuse, cher visiteur, délicieuse pousse de séquoia,

En cette belle saison d’automne, je me pose quelques instants sur le blog pour y partager les dernières nouvelles créatives. Cette année 2022 est, pour moi, une année charnière, une année de changements, de challenges et surtout une année enthousiasmante où j’escorte (galamment, cela va sans dire) mes différents projets à la surface du monde.

Un automne aux lumineuses perspectives

Après une bonne décennie de cheminement personnel, d’apprentissages multiples et de travail dans l’ombre, j’achève simultanément plusieurs projets chers à mon cœur qui sont désormais prêts à voler de leurs propre ailes.

Je m’installe en ce moment même (encore quelques cartons à déballer) en région parisienne où je compte, d’une part, reprendre doucement la mise en lumière de mes tableaux photographiques ; d’autre part, finaliser la conception d’un Oracle sur la Créativité que j’ai le plaisir de créer avec ma chère Anouck Faure. Dans les temps qui viennent, je vais également m’investir dans l’animation d’un cercle de Danses de la Paix Universelle, à Paris. Enfin et surtout, je vais continuer d’écrire, de tricoter de nouveaux récits et d’accompagner chacune de mes histoires jusqu’à leur éclosion.

Avec trois cents cinquante quatre mille projets en cours de mastication, je posterai de courts billets sur le blog pour vous tenir au courant de ce qui se met progressivement en place pour chacun d’entre eux.

Et je commence ici avec une annonce qui me comble de joie : j’entame une collaboration artistique avec Noëmie Chevalier, une illustratrice de talent et une maquettiste exceptionnelle dont j’admire le travail depuis des années. Je suis particulièrement férue des illustrations personnelles de Noëmie que vous pouvez retrouver sur son ArtStation en cliquant sur ce lien. J’aime aussi énormément son travail d’ornementation, de lettrage et de composition des images.

Nous concoctons ensemble un album jeunesse intitulé La Folle Fabule des Sœurs Trésor dont vous pouvez retrouver la page fraîchement postée sur mon blog ici. Ce projet d’album est désormais en recherche éditoriale !

« Le Dieu Radis » – La Folle Fabule des Sœurs Trésor – Illustration de Noëmie Chevalier

Cher visiteur, chère visiteuse, délicieuse pousse de séquoia, que ce mois d’octobre te comble d’eau de pluie et de couleurs étincelantes.

Lumière sur ta soirée !

Siècle

Des histoires dorées et poudrées de rose, bariolées ou sombres à dévorer sans modération

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est SCoeursigle.png.

Chère visiteur, cher visiteuse, épatante pousse de séquoia,

Voici venu le temps d’un nouveau bilan sur le blog. Je vais vous parler de sept lectures aussi hétéroclites que stimulantes qui m’ont séduite en ces premiers mois de l’année 2022

Et je commence par le très beau et émouvant recueil de poétesses de Diglee

Je serai le feu de Diglee

Dans cet ouvrage, Diglee recense et présente cinquante femmes extraordinaires, cinquante poétesses férues de mots qui ont marqué sa vie. Certaines sont fameuses, d’autres ont été effacées par le temps ou l’histoire, toutes témoignent dans leurs paroles et leurs émotions mises en mots d’une intensité d’être/de vie bouleversante. Diglee partage avec nous une poignée des poèmes de chacune de ces poétesses, mais elle prend surtout le temps d’introduire en détail la vie et l’histoire de ces femmes, ce qui donne une saveur toute particulière à leurs mots et donne envie d’en lire bien davantage.

Un apéritif poétique, une mise bouche, une invitation à aller explorer plus en profondeur l’œuvre poétique effleurée, Je serai le feu, ouvrage superbe par ses illustrations, sa mise en page et son format, m’a complètement embarquée dans son labyrinthe aux milles visages. Une lecture à laquelle je reviendrai sans aucun doute à de nombreuses reprises.

Et on poursuit dans les beaux ouvrages avec la série des Anne Shirley de Lucy Maud Montgomery qui fait l’objet d’une superbe réédition aux éditions Monsieur Toussaint Louverture.

La série des Anne Shirley de Lucy Maud Montgomery

Œuvre célèbre de cette autrice canadienne aux millions de lecteurs, ce récit d’un autre temps est pétri d’une fraicheur et d’un charme délicieux. On y suit les péripéties de cette jeune orpheline, Anne Shirley, dont l’esprit curieux, l’imagination fantastique et le caractère bien trempé séduisent et étourdissent tous ceux qui croisent son chemin. Anne pose un regard d’un tel optimisme sur le monde qui l’entoure que ce dernier se pare d’un voile doré nimbé d’espérance. Une lecture qui fait du bien et sème des graines d’une douceur enivrante au gré de ses pages.

La vie rêvée des chaussettes orphelines de Marie Vareille

Dans un tout autre genre, j’ai dévoré un roman de type feel good qui a su beaucoup m’émouvoir.

Vous plongez dès les premières pages dans la vie d’Alice qui a décidé de tourner la page en s’installant à Paris. Alice, intelligente, organisée, se débat visiblement avec un passé douloureux qu’elle tente de laisser derrière elle et une peur panique du temps qui s’écoule – il ne faut surtout pas qu’elle soit en retard ! Elle se fait embaucher par une start-up qui a pour objectif de créer une application afin de réunir les chaussettes orphelines… ce qui au goût d’Alice manque quand même de sérieux. Qu’importe, elle essaye de ne (pas trop) s’intégrer dans cette nouvelle équipe de travail composée de personnages plus étonnants les uns que les autres… Alice est déterminée à ne pas s’ouvrir, à ne tisser aucun lien et à ne jamais regarder en arrière, mais bien entendu, rien ne se passe comme prévu.

Je ne m’attendais pas à m’investir autant dans cette histoire, mais la plongée dans la vie, l’intériorité et le passé d’Alice a fini par m’absorber… et arrivée à un certain point de ma lecture, l’autrice m’a juste retournée comme une crêpe et j’ai pris une belle leçon d’écriture au passage. Je ne suis pas prête d’oublier cette histoire et j’ai hâte d’en lire d’autres de Marie Vareille.

Francis de Loputyn

Sur les conseils de ma chère amie, Claire, j’ai découvert le dessin torturé, gothique, incroyablement interpellant de Loputyn et son ouvrage, Francis, l’histoire d’une jeune sorcière à l’aube d’une initiation majeure. Un roman graphique superbe au trait magnifique, aux couleurs pastel à la fois sombres et douces (et la texture du papier de cet ouvrage est incroyable !) Conte cruel, noir et mélancolique qui fait la part belle aux pouvoirs de transmutation qui nous habitent et aux infinies nuances de nos clairs-obscurs intérieurs, Francis inscrit ses images poignantes dans votre esprit et, sans y prendre garde, voilà que vous enfourchez à votre tour votre balai pour vous perdre dans la nuit.

La clé de votre énergie, de Natacha Calestreme.

Ma cinquième lecture marquante de ce début d’année est totalement différente des précédentes et riche d’enseignements.

La journaliste scientifique, Natasha Calestreme, rassemble dans cet ouvrage de « développement personnel » un ensemble de protocoles de libération de nos énergies, ces énergies qui demeurent prisonnières de nos expériences passées ou de nos héritages transgénérationnels. Ce livre coup de poing superpose les strates spirituelles, scientifiques, médicales et psychologiques pour nous offrir une compréhension et une interprétation limpide du fonctionnement de notre intériorité, de nos épreuves et de notre énergie. La clé de votre énergie nous propose surtout des outils concrets, simples et accessibles de libération. Vraiment puissant.

N’hésitez pas à visionner cette interwiew passionnante de l’autrice si vous avez envie d’en savoir plus.

Je poursuis cet article en vous partageant une sixième lecture, ou plutôt la contemplation d’un artiste et de son merveilleux Artbook que ma chère Anouck m’a fait découvrir récemment.

Forgotten Gods – L’Art de Yoann Lossel de Yoann Lossel et Psyché Ophiuchus

Yoann Lossel est un peintre français principalement connu pour son travail minutieux mêlant la feuille d’or au graphite. Il est inspiré par les courants français et anglais du XIXe siècle et du début du XXe siècle, notamment le symbolisme, le préraphaélisme, l’Art nouveau et l’Arts & Crafts.

Cet artbook en noir et blanc et or (et un peu de couleur aussi) nous offre une plongée dans son univers d’une incroyable beauté. On découvre les différentes étapes de son travail artistique à travers le temps, des réflexions sur la création, ce qui l’anime, des croquis, des œuvres, des incursions dans son imaginaire, sa relation avec sa Muse et épouse, la talentueuse artiste, Psyché Ophiuchus, et partout, des images, des tableaux, des visions.

Voyez plutôt…

Avec ma septième lecture, cette fois-ci en langue anglaise, je reviens à un auteur dont le savoir-faire de conteur ne cesse de m’époustoufler.

Empire of the Vampire de Jay Kristoff

Je crains toujours de me montrer dithyrambique lorsque je parle d’une œuvre de Jay Kristoff, car j’y trouve bien souvent quelque chose d’irrésistible dans la manière qu’il a de présenter ses personnages, de tisser leurs caractères, leurs tragédies, et leurs histoires avec un sens du tragique, de l’inexorable pourtant brodé de lumière, de poésie, de brutalité, de vulgarité, d’épique, de facilités outrancières qui marchent quand même, et de moments bluffants, gracieux, émouvants. Bon, je suis dithyrambique, il n’y a rien à faire.

Empire of the Vampire est le premier opus d’une saga de dark fantasy qui promet d’être grandiose. En voici le résumé en langue anglaise. Ce roman sera traduit prochainement en français aux éditions De Saxus.


It has been twenty-seven long years since the last sunrise. For nearly three decades, vampires have waged war against humanity; building their eternal empire even as they tear down our own. Now, only a few tiny sparks of light endure in a sea of darkness.

Gabriel de León is a silversaint: a member of a holy brotherhood dedicated to defending realm and church from the creatures of the night. But even the Silver Order could not stem the tide once daylight failed us, and now, only Gabriel remains.

Imprisoned by the very monsters he vowed to destroy, the last silversaint is forced to tell his story. A story of legendary battles and forbidden love, of faith lost and friendships won, of the Wars of the Blood and the Forever King and the quest for humanity’s last remaining hope:

The Holy Grail.

Empire of the Vampire, Jay Kristoff


Ma Pile à Lire s’est bien entendu magiquement rechargée de sept nouveaux titres. (Les Piles à Lire, quoi qu’on en dise, sont des êtres extraordinairement diligents).

★ – Je commence par y ajouter le dernier roman de Marie Vareille qui m’a retournée avec ses chaussettes. Il s’agit de Ainsi gèlent les bulles de savon.

★ – Je voudrais découvrir la plume de Baptise Beaulieu avec Celle qu’il attendait.

★ –  Je suis intriguée par la présentation que Bulledop faite sur sa chaîne du livre Dix mille portes de January de Alex E. Arrow qui rejoint à son tour ma PAL.

★ –  Les sorties littéraires des amies autrices se sont multipliées, ces derniers mois. S’ajoutent donc à ma PAL : Porcelâme, la Voie du Kirin, de Célia Flaux, Cathédrale, d’Hermine Lefebvre, La Faune de Marie Tétart, Meute de Karine Rennberg et Quand vient la horde d’Aurélie Luong. Je vais me régaler.

★ –  J’ai entendu ça et là de très belles choses de Un étranger en Olondre, de Sofia Samatar, aux éditions Argyll qu’il me tarde de découvrir.

★ –  Je voudrais aussi lire des titres que je ne connais pas encore de Marie-Aude Murail, une autrice jeunesse que j’adore. Je pense notamment à Simple et à En nous beaucoup d’hommes respirent.

★ –  Et enfin, j’aimerais découvrir la biographie illustrée, George Sand, fille du Siècle de Séverine Vidal et Kim Consigny qui semble superbe en tous points.

Chère visiteuse, cher visiteur, épatante pousse de séquoia, je te souhaite un mois de mai délicieux, empli de rayons de soleil et de feuilles de papier craquantes sous les doigts, d’histoires chuchotées et de conversations passionnantes.

Lumière sur ta journée !

Siècle

Mes Alliances Créatives (4/4) – Entretien avec N. Hanquin

Téméraire visiteur, tourbillonnante visiteuse, tendre pousse de séquoia, nous voilà réunis, une fois encore.

En cette dernière semaine de mars, j’ai la joie de poster sur ce blog mon quatrième et ultime article consacré aux Alliances Créatives.

Je m’intéresse dans ces articles aux collaborations créatives sur le long terme (c’est ce que je choisis d’appeler les Alliances Créatives) : par exemple, s’engager dans un projet à quatre mains ; inviter d’autres créateurs à s’emparer de l’univers qu’on a bâti pour le cuisiner à leur sauce (approche transmédia) ; ou encore construire des partenariats avec des acteurs du monde créatif.

La semaine précédente, je partageais avec vous les ingrédients qui nourrissent, à mon sens, une Alliance Créative : la qualité de présence ; la capacité à se renouveler ; l’enthousiasme, et je me réjouissais de ma collaboration avec la talentueuse musicienne Odonate.

Je poursuis aujourd’hui en examinant les gains indubitables que l’on récolte au long cours d’une Alliance. Et je termine cette série d’articles aussi joliment que je l’ai commencée en vous présentant l’incomparable N. Hanquin, ma complice de longue date, écrivaine à l’imagination aussi débridée que la mienne avec qui je concocte un délicieux roman à quatre mains.

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Concocter un délicieux roman à quatre mains – Source

Les gains et les fruits de nos Alliances Créatives…

Les gains et les fruits des Alliances Créatives sont bien évidemment aussi variés que chaque Alliance est unique de par son alchimie spécifique et les personnes qui y participent. Cependant, on peut identifier des fruits récurrents, quelle que soit la collaboration en jeu. En voici trois : l’expansion du projet par la multiplication des talents ; l’apprentissage ; la joie partagée.

L’expansion du projet par la multiplication des talents

C’est quoi ce drôle de truc ? Eh bien, la multiplication des talents, c’est la résultante d’une forme d’alchimie où 1 + 1 ne font pas 2, mais 3, et où l’association du rouge et du jaune génère une flamboyante nouvelle couleur. Poursuivons un instant cette analogie des couleurs : si mon style et mes capacités d’écriture appartiennent au prisme rouge, je peux explorer la multitude des nuances carmines, écarlates, rubis ou pourpres qui caractérisent mon savoir-faire d’autrice. Mais si je collabore avec une experte en jaune, notre œuvre commune bénéficiera, en plus de ma palette rouge, de toute la palette des jaunes et, de surcroit, d’une belle palette orangée.

Au final, je crée, je développe un projet qui, en raison de la présence de l’autre, est à la fois le mien et à la fois bien différent de ce que je produirais seule. C’est la puissance de l’altérité et des mélanges à laquelle je touche au bout de mon Alliance, et c’est une expérience absolument fascinante !

Nombres, Math, Compte, Chiffres, Chiffre, Une Addition
La multiplication des talents – Source

L’apprentissage

Bien entendu, j’apprends beaucoup de ce que l’autre (dans la sphère créative, mais pas que) maîtrise et que je ne connais pas. Je développe également à son contact des qualités de médiation, d’écoute et de compromis, d’affirmation de moi et d’introspection de ma méthode créative. Je mets en mots une démarche que je n’ai d’ordinaire pas besoin de conceptualiser à voix haute. Je gagne de nouveaux outils. À travers le regard constant de mon partenaire créatif sur notre travail, je progresse, j’affine mes techniques.

Il y a mille façons d’apprendre au travers d’une Alliance Créative.

La joie du partage

Eh oui… Ne pas négliger la joie quotidienne, petite ou grande, que l’on peut ressentir lors des échanges créatifs. Dans le cadre d’une Alliance, je ne parle pas de mon projet à mon camarade auteur ou à ma collègue autrice, et je n’écoute pas l’autre me parler du sien (même si c’est là aussi une très chouette expérience). Non, nous conversons à bâtons rompus de notre projet, nous nous épaulons durant les coups de mou, nous savourons les victoires ensemble ; nous partageons un territoire magique, source de motivation et de carburant pour toutes nos pratiques créatives.

Et c’est bien en raison de cette émulation commune si savoureuse que j’ai passé mon Alliance Créative avec N. Hanquin, mon Neurone jumeau maléfique.

Gens, Saut, Silhouette, Grouper, Masculin, Femme
La joie des Alliances Créatives – Source

Mes Alliances Créatives – N. Hanquin

J’ai le grand plaisir de connaître N. Hanquin depuis l’an 2012… une dizaine d’années au moment où j’écris ces lignes – le temps passe. Nous nous sommes rencontrées sur le forum d’écriture CoCyclics au sein duquel nous nous sommes toutes deux beaucoup investies.

En matière de créativité, nous avons en commun un terrain d’imaginaire aux accents cocasses, farfelus et légèrement épiques. Cerise sur le gâteau, nos différences de fonctionnement et de personnalités s’accordent et se complémentent. Ensemble, nous avons co-administré, fomenté, créé et géré des événements, tout cela sur fond d’humour constant, agrémenté de longues discussions passionnantes.

En 2015, nous nous lançons dans un projet d’écriture à quatre mains, alors affublé du nom de code « Zébulon ». À la différence de mes autres collaborations créatives, N. Hanquin et moi partageons le même terrain de création, celui de l’écriture. Cela signifie que toutes les étapes de notre projet, que ce soit celle de la conceptualisation de l’univers, celle du premier jet, de la relecture des chapitres ou bien des corrections, sont partagées. Il y a un travail d’osmose à réaliser pour entrefiler nos fibres créatives et former un tout cohérent. Un défi inspirant !

Inspirées comme une poignée d’origamis volants ! – Les Voeux Sorciers – Logo par ©Aemarielle

Nous prenons un immense plaisir à concocter notre univers. Là où je saute sur la première inspiration bariolée qui se présente, N. Hanquin conçoit méticuleusement les moindres détails pragmatiques de notre système politique ; là où je m’intéresse aux effets psychédéliques d’une drogue locale, elle mène son armée de soldats à la bataille. Nous nous répartissons les chapitres à écrire et les personnages narrateurs. Nous écrivons le début de l’histoire… mais le temps et le monde extérieur s’en mêlent. Au final, en 2016, puis en 2017, nous choisissons de mettre notre projet en pause pour le reprendre plus tard.

Plus tard, ce sera l’été 2021 où nous passons dix jours ensemble durant lesquels nous décidons de remettre notre « Zébulon » sur la table, de revoir le synopsis, de rediscuter la psychologie des personnages, d’établir un planning de travail. Bref, nous fondons notre Alliance Créative à ce moment-là et notre roman prend son titre véritable. C’est la naissance des Vœux Sorciers dont vous pouvez découvrir la fiche de présentation sur mon site en cliquant sur ce lien.

Nous écrirons nos Vœux Sorciers sur des années. À travers ce projet, nous privilégions non pas la rapidité d’exécution, mais le plaisir de créer ensemble, la joie des échanges et la qualité du texte final à cuisiner, petit à petit, en plusieurs couches successives de travail. Un projet de longue haleine en perspective !

Entretien avec N. Hanquin

La manière dont la plupart des gens imaginent mon Neurone jumeau maléfique

Mes salutations, cher Neurone, me voilà toute ébouriffée à la perspective de terminer ma série d’articles à tes côtés. Si tu devais répondre en quelques phrases à la question « Qui es-tu ? », que nous en dirais-tu ?

J’ai la joie et l’honneur de n’être personne. C’est une grande source de liberté.

Il faut croire cependant que je ne laisse pas une impression très mystérieuse aux gens si j’en crois ce GRAND POULET JAUNE juste au-dessus. Quand tu m’as dit avoir l’avatar parfait dans ta réserve et que j’ai demandé, fort naïvement, à le voir, je ne m’attendais pas exactement à ça. Du coup je l’ai partagé à une bonne demi-douzaine de personnes qui ont tous applaudi très fort cette trouvaille.

Face à ce plébiscite malvenu, j’en conclus que je suis aussi un grand poulet jaune à l’air complètement dingue. Je profite donc de cet article pour te remercier, chère Siècle, de m’aider ainsi sur le long et tortueux chemin de mon identité. J’étais loin de me douter de tout ce que j’y trouverais.

Comment conçois-tu la créativité, la création, l’acte de créer ?

Créer, c’est venir se réchauffer à l’étincelle de la vie, nourrir son âme, donner un sens au monde et lui conférer sa magie.

Pourrais-tu nous en dire un peu plus sur ton métier, tes ambitions, ta vision du monde créatif et la manière dont tu souhaites y participer ?

J’écris pour partager des intérêts, des histoires qui se sont déversées en moi, des idées qui s’y sont cristallisées. J’écris pour résonner auprès d’autres âmes, tout comme certains livres ont infusé leur essence en moi et font désormais partie de qui je suis.

Je sais, ce n’est pas la réponse attendue d’un grand poulet jaune, moi aussi je suis déçue.

Pour quelles raisons, à ton avis, avons-nous forgé notre Alliance Créative ?

C’est une joie particulière de rencontrer quelqu’un avec qui son imaginaire, cette chose si personnelle, si intime, s’accorde suffisamment pour se déployer de concert et produire plein d’idées filantes. Or toutes ces petites étincelles créatives sont beaucoup trop tentantes pour les laisser s’enfuir ! Forger une Alliance Créative est donc une excellente façon d’attraper la plus scintillante d’entre elles pour la partager à de futurs lecteurs.

Je tiens d’ailleurs à te remercier, chère Siècle, d’avoir permis notre Alliance. J’ai beaucoup d’admiration pour ton approche extrêmement rigoureuse de l’écriture et en même temps très ouverte à l’inspiration, très respectueuse de ce que représente la Muse avec un grand et beau M.

Plus prosaïquement, c’est amusant que tu parles du fait que nous ayons en commun un « imaginaire aux accents cocasse », car oui il est présent… et pourtant je n’écris rien qui n’aille dans ce sens pour le moment. Même en collaborant avec toi, j’ai trouvé le moyen de prendre la voix du personnage le moins déluré de notre histoire commune, c’est dire !

J’en profite pour glisser que l’Adelphité des Poulets Sérieux (APS) recrute de nouveaux membres. Si vous aussi, outre la cuisse galbée, vous avez la plume ébouriffée et assassine, rejoignez-nous.

Comment envisages-tu notre collaboration dans les années à venir ?

Laborieuse. Dans le sens long et plein de labeur. Écrire un projet à 4 mains en parallèle de nos projets principaux et avec des vies déjà bien chargées est un jeu d’équilibre permanent. Mais cela me fait plaisir d’inscrire cette collaboration sur la durée. Quant à la suite, que nous chassions à nouveau des étincelles ensemble ou indépendamment de notre côté, cela n’empêchera pas de nous soutenir mutuellement. Je ne me fais aucun souci.

Pour conclure, nous avons forgé une Alliance Créative pour attraper une étincelle créative particulièrement maligne avec nos filets à papillons. Cela me semble être un bon résumé de la situation.

Quelles sont les énergies, les actions et les directions que tu souhaites nourrir dans ta vie en cette année 2022 ?

Pour 2022, c’est un recentrage qui s’impose. J’œuvre à replacer l’écriture au centre de ma vie, peu importe la fatigue certains jours ou les obligations de la société. C’est un combat de tous les instants, mais un combat qui nourrit, qui apporte du sens, qui rééquilibre. C’est, une fois au cœur du maelström, retrouver son compas.

La création comme compas au milieu du maelström, j’aime beaucoup cette image. Cher Neurone, je te remercie de tes réponses et me réjouis de contribuer à ton honorable réputation de Grand Poulet Jaune.

Téméraire visiteur, tourbillonnante visiteuse, tendre pousse de séquoia, nous voici à la fin de ce quatrième et ultime article consacré aux Alliances Créatives. Je ne manquerai pas de reparler ici-même des avancées de tous ces projets partagés avec Roxane, Anouck, Odonate et N. Hanquin lorsque le temps sera venu. D’ici là, puisses-tu dévorer des milliers d’étincelles créatives à toutes les saisons de l’année !

Lumière sur ta journée !

Siècle

Mes Alliances Créatives (3/4) – Entretien avec Odonate

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Bondissante visiteuse, babillant visiteur, bienheureuse pousse de séquoia, comme nous nous retrouvons !

En ce mois de mars, j’ai le vivifiant plaisir de poster sur ce blog la suite de ma série en quatre articles autour des Alliances Créatives.

Je m’intéresse dans ces articles aux collaborations créatives sur le long terme (c’est ce que je choisis d’appeler les Alliances Créatives) : par exemple, s’engager dans un projet à quatre mains ; inviter d’autres créateurs à s’emparer de l’univers qu’on a bâti pour le cuisiner à leur sauce (approche transmédia) ; ou encore construire des partenariats avec des acteurs du monde créatif.

J’évoquais la semaine passée les trois qualités qui participent, dans mon expérience, au développement d’une collaboration réussie : s’engager pleinement ; conscientiser la part créative de l’autre ; établir un dialogue sincère. Et je vous parlais plus en détail de mon Alliance Créative avec Anouck Faure.

Cette semaine, je m’intéresse à la manière de cultiver nos Alliances Créatives pour leur permettre de s’épanouir. Et j’aurai la joie de vous présenter Odonate, extraordinaire musicienne, chanteuse et compositrice dont le talent ne cesse de m’ébouriffer le plumage.

Un ébouriffage de qualité – Source

Quels ingrédients pour nourrir son Alliance Créative sur le long terme…

Une Alliance Créative, c’est avant tout une relation entre deux personnes, une relation qui s’arrose, se nourrit et s’entretient ; il est indispensable d’en prendre soin : par la qualité de présence ; en se renouvelant et en encourageant l’autre à se renouveler ; en cultivant son enthousiasme.

La qualité de présence

Pour qu’une Alliance Créative se déploie et fleurisse dans le temps, il est essentiel de la nourrir de belles énergies. Et pour la nourrir, il faut se présenter, se manifester avec constance, régularité, patience et bienveillance auprès de son co-créateur. Prendre de ses nouvelles, l’écouter, s’intéresser à ce qu’il ou elle traverse, à sa créativité et à ses autres créations. Être présent et attentif.

Se renouveler, se libérer des cases, expérimenter

Ne pas s’enfermer et ne pas enfermer l’autre dans une case, voilà qui est très difficile. Nous sommes des créatures d’habitude. Une fois identifiés les savoir-faire d’une personne, ses traits de personnalité et son fonctionnement, on a tendance à dessiner un petit rectangle « ceci est ta case » autour d’elle et à ne plus attendre qu’elle en sorte, voire à lui rappeler, à lui renvoyer les limites de sa case. Nous nous enfermons évidemment nous-même dans une case. Inconsciemment, tous et toutes, nous nous renvoyons les limites de nos cases et finissons par croire que nous ne pouvons pas agir en dehors ; et que cette case, c’est ce que nous savons faire, c’est notre champ d’action et, au final, qui nous sommes. Spoiler alerte : c’est faux.

L’un des plus grand cadeaux que l’on puisse faire aux autres dans la vie, et d’autant plus dans le cadre d’une Alliance Créative, c’est d’effacer les limites de leurs cases, de leur rappeler l’océan des possibles, de les inviter à expérimenter de nouvelles choses. Laisser la place au renouvellement, à la transmutation, à l’exploration de nouveaux territoires.

Prendre une nouvelle route pour élargir sa créativité – Source

L’enthousiasme

Pour qu’une Alliance s’épanouisse et perdure, rien ne vaut le moteur de l’enthousiasme. Enthousiasme des petites et grandes étapes, d’une nouvelle idée qui surgit. Enthousiasme devant le talent de votre co-créatrice, devant les perspectives de votre projet et la richesse de vos échanges. Comme l’émerveillement et l’optimisme, l’enthousiasme est une énergie, une direction qui se cultive et dans laquelle la créativité adore se rouler de bon matin.

Et en parlant d’enthousiasme, je tiens le maillon de transition parfait pour vous parler de ma géniale collaboratrice Odonate, aka Lysiane Skylark, dont l’enthousiasme communicatif m’apporte énormément au quotidien.

Mes Alliances Créatives – Odonate

Je passe ma troisième Alliance Créative avec Lysiane/Odonate au mois de décembre 2020. Odonate est une artiste aux talents multiples : elle réalise ses propres vêtements et participe à des reconstitutions historiques et des Jeux de rôles Grandeur Nature ; elle pose pour de talentueux photographes, elle conçoit et réalise de délicieux objets poétiques.

Voici en guise d’exemple l’arbre à plumes que m’a fabriqué Odonate et qui a servi de charte graphique à ce site.

Avant toute autre chose, c’est une musicienne qui joue de plusieurs instruments, compose et chante divinement bien. Sa voix possède un je-ne-sais-quoi de magique, une douceur envoûtante qui vous embarque dans un voyage onirique, apaisant, sensuel ou parfois amusant. Elle a fréquenté plusieurs groupes et explore des registres tels que le Jazz, le Funk, le Swing, le Folk et la Musique brésilienne. N’hésitez pas à découvrir son site et à vous régaler de ses reprises et de ses compositions !

Nous nous rencontrons par le biais d’une amie chère en 2015 et il nous parait évident que nous avons des choses à faire ensemble sur le plan artistique. Il faudra cependant attendre l’année 2020 pour que je propose à Odonate de réaliser une chanson « Bande-Annonce » pour ma trilogie littéraire, Nomorgames, qui s’apprête à partir en recherche éditoriale sous le bras de Roxane Edouard.

J’écris les paroles de Playing the Shining Rose. La rencontre entre le texte et la musique qu’Odonate pose sur les mots est immédiate. La chanson prend très vite forme et notre enthousiasme entre en ébullition. En l’espace de deux mois, j’écris douze chansons en corrélation directe avec les personnages, l’univers et l’intrigue de ma trilogie : Heart of Spades vient de naître. Odonate entame un titanesque travail de composition, d’exploration, d’interprétation et d’arrangement musical sur ces douze titres durant l’année 2021, travail qui se poursuit également en 2022.

Note : Je vous présente plus en détail le projet Heart of Spades sur cette page que j’actualiserai au fur et à mesure des étapes à venir !

Heart of Spades est un album spécial puisque son timing d’apparition à la surface du monde sera déterminé par la publication de la trilogie. Cependant, une Muse en plein marathon de créativité met parfois du temps à redescendre. Toujours en 2021, je rédige un nouveau corpus de sept textes poétiques (en langue anglaise également) destiné à Odonate. Ce sera l’album Seven Whispers qui attend patiemment son heure. Exploration onirique sur la métamorphose, plongée dans le miracle du souffle et les affres de l’incarnation, Seven Whispers est un projet musical indépendant de mes autres créations littéraires. Nous aurons certainement l’occasion de vous en reparler.

Autant vous dire qu’avec pas moins de dix-neuf chansons en cours de composition, notre Alliance Créative a de belles années devant elle !

Entretien avec Odonate

Odonate

Ma chère Odonate, quelle joie de te recevoir pour cet entretien et merci de me consacrer un peu de ton temps. Commençons donc. Si tu devais répondre en quelques phrases à la question « Qui es-tu ? », que nous en dirais-tu ?

Ma très chère Siècle, merci à toi de me recevoir. J’invoquerais à l’occasion de cet entretien deux tasses fumantes de thé à la myrtille, si tu me le permets.

Ah… je ne peux commencer à répondre sans évoquer le fait que c’est la toute première question que tu m’aies posée lors de notre rencontre. Une petite histoire que j’aime à raconter lorsque j’évoque justement notre collaboration. Ce “qui es-tu?”, si simple et tellement complexe à la fois : LA question d’une vie en réalité. J’avais adoré ce premier contact.

Si je devais répondre d’une façon générale, je dirais que je suis sur Terre pour expérimenter et me découvrir un peu plus par le biais de chaque expérience. Mais d’un point de vue moins métaphysique, je me définirai comme un être profondément créatif depuis toujours, très curieuse, qui essaie de cultiver une certaine joie et un positivisme dans tous les aspects de sa vie. 

Voici une reprise d’Odonate que j’aime tout particulièrement – Blowing in the wind, de Bob Dylan

Comment conçois-tu la créativité, la création, l’acte de créer ?

L’acte de créer est quelque chose d’essentiel pour moi, et ce depuis mon plus jeune âge. Il n’y a pas d’endroit où je me sente plus “à ma place” que lorsque je réalise des choses, quelles qu’elles soient. 

Ma créativité s’exprime dans divers domaines, comme l’illustrent assez bien mon parcours professionnel éclectique et les nombreuses passions que j’ai eu au cours de ma vie. 

J’ai cependant traversé une période pendant laquelle j’ai eu du mal à mener à bien mes créations musicales et à me sentir pleinement légitime. La lecture du livre « Comme par magie » d’Elizabeth Gilbert a représenté un réel moment charnière, il y a trois ans de cela. Tout à coup l’acte de créer devenait quelque chose de magique et décomplexé. Apprendre que ce processus peut se faire dans la joie m’a permis de me reconnecter sincèrement et pleinement au pur bonheur de l’acte créatif. 

Une question que l’autrice pose dans ce livre m’a particulièrement marquée : est-ce que si l’on me disait que je ne ferai absolument jamais carrière dans ce domaine, je continuerais quand même de créer ? La réponse était limpide en moi : un grand “Oui!”. Ce constat intérieur a changé la donne et m’a permis de lâcher du lest au niveau de l’auto-jugement, afin de passer à l’action plutôt que de m’épuiser à réfléchir beaucoup et ne rien faire, par peur de ne pas réaliser quelque chose de “parfait”. 

Le perfectionnisme empêche les gens d’achever leur travail, certes – mais pire encore, il les empêche souvent de le commencer.” (Comme par Magie, Elizabeth Gilbert)

Pourrais-tu nous en dire un peu plus sur ton métier, tes ambitions, ta vision du monde créatif et la manière dont tu souhaites y participer ?

Mon métier actuel est celui d’autrice-compositrice-interprète. Auparavant j’étais principalement chanteuse dans diverses formations musicales, mais j’avais déjà eu un premier aperçu de ce que pouvait représenter le fait de mener à bien un projet musical lors de la réalisation de l’E.P. Odonate, en collaboration avec Marine Fort. A l’époque j’étais tout de même beaucoup dans le mental et moins dans la confiance en mes intuitions. 

Notre album Heart of Spades s’est révélé être un parfait terrain d’expérimentation. J’ai énormément appris depuis le début du projet, en mettant la main à la pâte et grâce aux riches et nombreux échanges que nous avons eu toi et moi autour des processus créatifs. Un des apprentissages les plus précieux a vraiment été de déconstruire la pensée que “si une idée arrive facilement et sans effort, elle est forcément à retravailler, ou carrément fausse”.

Je me consacre depuis 2021 à la mise en musique des superbes textes que tu as écrits autour de Nomorgames. Cela me demande d’être à l’écoute des petites voix musicales dans ma tête, et de tisser les choses qui viennent petit à petit, en adéquation avec l’essence de chaque personnage concerné par le morceau.

La composition, au fond, c’est comme du travail d’archéologue. Dès que je trouve un premier bout d’ossement, je fouille jusqu’à dégager la suite de la chanson. Vertèbre après vertèbre, la colonne apparaît, je la mets en lumière. Elle est là, palpable. C’est souvent une évidence intérieure assez délicieuse – et déconcertante.

Mon ambition principale actuellement est d’avoir une vie épanouissante, et si possible de pouvoir vivre de mes créations et de ma musique. J’aimerais cultiver cette vision décomplexée, joyeuse et fertile du monde créatif, et expérimenter de belles collaborations artistiques enrichissantes et pluridisciplinaires… il s’avère que nos deux projets sont parfaitement alignés avec cette envie !

Pour quelles raisons, à ton avis, avons-nous forgé notre Alliance Créative?

Je dirais que nous avons eu un réel coup de cœur amical au départ, que l’album nous a permis de développer d’une manière inattendue et délectable. Nous sommes assez clairement fan du travail l’une de l’autre, ce qui, comme tu le soulignais avec justesse dans ton premier article consacré aux Alliances Créatives, est un élément clé dans une collaboration. Je trouve que notre duo marche très bien, avec beaucoup de bienveillance, de soin à l’autre, de respect, et de foi dans les capacités de chacune, ainsi que le même hyper-enthousiasme dès que le verbe “créer” pointe le bout de son nez.

Une autre très belle reprise d’Odonate – Scarborough fair (Simon and Garfunkel cover)

Comment envisages-tu notre collaboration dans les années à venir ?

Foisonnante et passionnante. Je pense que nous commençons tout juste une belle histoire de collaboration artistique. Pour l’instant nous sommes plongées dans Heart of Spades, mais notre projet de deuxième album frétille non loin de là, avec ses textes qui ne demandent qu’à être mis en musique.

Quelles sont les énergies, les actions et les directions que tu souhaites nourrir dans ta vie en cette année 2022 ?

Je souhaite justement cultiver l’énergie créatrice : aller au bout des choses, et réussir à finir un projet de l’ampleur de notre album grâce à la chouette organisation de travail que je suis en train de peaufiner. 

Au niveau des actions concrètes, j’aimerais finir la préproduction de Heart of Spades d’ici fin juin. Pour que tes lecteurs comprennent mieux, il faut savoir que les douze chansons de l’album abordent chacune des thématiques, éléments clés et parcours de personnages de la trilogie Normorgames. Nous avons dans l’idée de faire un casting plus tard pour choisir les chanteurs qui incarneront la dizaine de personnages présents dans l’album, un peu comme une comédie musicale, ou ce qui a été fait dans l’album La Mécanique du Coeur du groupe Dionysos (en lien avec le livre éponyme du chanteur, Mathias Malzieu).

Actuellement, je compose chaque morceau et en interprète tous les instruments et personnages, afin de créer par mes propres moyens une sorte de “super-maquette” la plus détaillée et précise possible.
Une fois que ce sera fait, nous pourrons passer à la phase de mixage en studio. Cela nous permettra de finaliser les chansons en enregistrant les voix des interprètes ainsi que de vrais instruments (pour les passages où j’utilise actuellement des instruments issus de mon logiciel de création musicale), et d’aller au bout de chaque détail sonore.
Viendra enfin l’étape du mastering, qui permettra de rendre l’album audible sur tout type de support et de lui donner une patine d’ensemble sonore.

Voilà pour Heart of Spades.

En parallèle, je pense commencer à travailler dès septembre sur notre deuxième album Seven Whispers, nouveau terrain d’expérimentation que j’aimerais porter sur scène, idéalement en 2023.

Mille merci de tes réponses enthousiastes et passionnantes à toutes ces questions, ma chère Odonate.

Merci à toi de m’avoir conviée à cette série d’articles, c’était un plaisir.

Bondissante visiteuse, babillant visiteur, bienheureuse pousse de séquoia, nous voici à la fin de ce troisième article sur les Alliances Créatives. On se retrouve la semaine prochaine pour un quatrième et ultime entretien ébouriffant. D’ici là, puisses-tu grignoter un bouquet de jasmin à l’heure de dîner.

Lumière sur ta journée !

Siècle