
Rayonnant visiteur, lumineuse visiteuse, verdoyante pousse de séquoia, mes salutations,
J’espère que les feuilles de platane étaient croquantes sous la dent, le nectar de ciel réconfortant et la caresse du vent froid sur ton front, entraînante et joyeuse.
Nous revoici pour la troisième et dernière partie de ce long article consacré à la question suivante : Quelles histoires raconter ? Quelles thématiques exploiter, entrefiler, insuffler dans nos récits ? Pour qui écrivons-nous et pour semer quoi ?
Dans les articles précédents, j’ai évoqué les réponses à ma « Première Interrogation », à savoir que j’écrivais avant tout pour communiquer, puis répondu à ma « Seconde Interrogation » en définissant mes thèmes de prédilections, résolument positifs : la transfiguration, le rayonnement et la voie de l’unité.
C’est une chose de vouloir communiquer des messages (comme tout piou messager qui se respecte), c’en est une indispensable d’identifier lesdits messages, il faut encore savoir les cuisiner à la bonne sauce. Et l’expérience m’a montré que ce n’était ni quelque chose d’inné, ni quelque chose d’évident. Ce qui nous amène au sujet de cet article :
« Troisième Interrogation » – Comment communiquer efficacement et de manière positive dans mes histoires les thématiques qui me tiennent à cœur ?
Le premier challenge que j’ai rencontré sur ce chemin-là m’a donné du fil à retordre : il était plus facile, plus « naturel » pour moi, d’aborder la transfiguration, le rayonnement et l’unité… en jouant la polarité inverse, en appuyant le contraste, par le biais d’intrigues sombres, de personnages en souffrance et de climax destructeurs… ironique, n’est-ce pas ?
J’en veux pour exemple ce roman noir sur lequel j’ai travaillé un long moment avant de décider… de ne pas le terminer. A travers ce texte, je voulais montrer comment un être lumineux pouvait être transformé par la souffrance et l’oppression, en mettant l’accent sur ces instants clés où il aurait suffi d’un rien pour le sauver… à écrire ce récit, j’avais les plumes noircies et le cœur craquelé.

Image par OpenClipart-Vectors de Pixabay
Je prenais les choses à l’envers, et c’est là que j’ai réalisé que cette transfiguration dont je voulais parler, je voulais en parler sous l’éclairage de l’espérance – montrer comment même les blessures les plus profondes, intimes et parfois inavouables, peuvent être transmutées, guéries. Et pour cela, nul besoin d’exclure les éléments conflictuels de l’histoire, mais d’axer le développement du conflit (intérieur et extérieur), des intrigues et des personnages autour de cette notion de choix.
Il me fallait transformer des personnages qui subissaient en narrateurs acteurs et actifs. Mettre en scène des personnages qui se fanaient pour mieux refleurir et des antagonistes, devenus antagonistes par choix. Par exemple, un antagoniste ayant le choix de la guérison ou celui de la cristallisation de sa souffrance, et qui choisit sciemment la cristallisation. Et cela à la place d’un antagoniste qui serait le fruit d’une destruction irrémédiable et donc « subirait » son cheminement au lieu d’en être acteur.

Image par Enrique Meseguer de Pixabay
J’ai aussi décidé de travailler des sous-thèmes récurrents tels que la rédemption, la gratitude, le pardon, la confiance et l’authenticité. Ces sous-thèmes sont l’occasion de dialogues permanents entre les polarités qui s’affrontent, se rencontrent, se dépassent.
Mon premier challenge en cours de résolution, j’en ai rencontré un autre de belle taille, celui de la forme et de l’habillage. Ce second challenge m’a demandé de remettre mon ouvrage mille fois sur l’établi : je savais ce que je voulais raconter, mais je n’avais pas encore la « manière » de le faire. J’employais un ton trop « sérieux », parfois « ronflant », parfois « didactique », souvent « ennuyeux ». Or, un texte à sec, un essai philosophique aux phrases à rallonge, ce n’est pas une histoire qui fonctionne, qui entraîne, qui invite à la rêverie, à la plongée dans les eaux miroitantes du conte.
Il faut apprendre à vêtir son histoire d’un costume sur mesure.

Image par Annalise Batista de Pixabay
J’ai donc développé mes talents de couturière (et il y en avait grand besoin). Voici quelques exemples des outils contenus dans ma boite à mots et qui me sont désormais indispensables lorsque je raconte :
Détricoter le langage. Pour moi qui n’aurait (au grand jamais !) oublié une négation à l’écrit, utilisé un terme un peu vulgaire, ce fut une révolution de sortir des règles et du grammaticalement correct (ou élégant) pour apprendre à jouer avec les mots. Apprendre comment oraliser, décoincer, ad