Fin de janvier, merveilles de papier !

Chère visiteuse, cher visiteur, cosmique pousse de séquoia, bien le bonjour !

La fin de ce mois de janvier me parait propice à un bilan de lecture. J’ai lu de nombreuses histoires en 2022 et je vais revenir sur huit œuvres qui m’ont particulièrement touchée.

Je commence par un coup de projecteur sur ma chère collaboratrice, Anouck Faure. Anouck est une artiste aux multiples talents. Graveuse et illustratrice talentueuse, elle est également une autrice à la plume magnifique.

TA’AROA d’Anouck Faure

Ses premières œuvres littéraires ont vu le jour en 2022. Les éditions Apeiron ont publié au printemps dernier son leporello, TA’AROA, qui reprend le mythe cosmogonique de l’archipel de la Société, Polynésie française. Ce livre-coffret contient une fresque illustrée sur la création des archipels accompagnée d’un texte poétique également composé par Anouck. Un deuxième leporello voit le jour simultanément. Il s’agit de Racines d’Ecume, petit livre-coffret, lui aussi d’une fabuleuse poésie.

Les éléphants sans pattes d’Anouck Faure

En octobre 2022, les Editions Alice Jeunesse publient son premier album jeunesse  : Les éléphants sans pattes, un album (dont Anouck réalise le texte comme les illustrations) à la douceur envoûtante et légèrement mélancolique qui nous escorte à la découverte de l’étrange espèce des éléphants sans pattes. Un album en noir et bleu dont le beau papier glisse très agréablement sous les doigts. A lire à tous les âges pour un moment d’évasion onirique.

Le 3 février 2023, le quatrième ouvrage et premier roman d’Anouck, La Cité Diaphane, paraitra aux éditions ARGYLL. C’est un roman qui me touche tout particulièrement, j’en ai relu deux versions et j’ai suivi en coulisses son évolution avec la plus grande des attentions.

La Cité Diaphane d’Anouck Faure

Lorsque vous entamerez votre lecture de la Cité Diaphane, ne vous attendez à rien de familier. Vous posez le pied en terre inconnue. Les créatures qui se présenteront à vous dissimuleront plus d’un visage et plus d’un secret empoisonné derrière leurs voiles. Fort heureusement, c’est l’archiviste de la cité voisine qui vous accompagne dans la découverte de Roche-Etoile. Il saura vous guider dans ses ruelles, il vous parlera de l’ombre d’une licorne noire. Il vous escortera auprès de la dernière vasque d’eau pure et de son redoutable gardien. Il contemplera avec vous les sculptures de la Déesse dont les nuques tordues pointent toutes vers le sanctuaire. Roche-Etoile n’est plus que l’ombre d’elle-même, baignée de regrets, de splendeur et de mystère. Mais si vous vous attardez dans les tréfonds de ce lieu maudit, je vous en prie, demeurez prudents, l’archiviste pourrait bien vous entrainer malgré vous dans sa quête de vérité.

La Cité Diaphane est un roman de fantasy aux accents gothiques, d’une poésie infinie et d’une mélancolie toute aussi belle. Les personnages de cette histoire ne vous révéleront leurs noms qu’en cas de nécessité absolue, mais ils vous livreront l’intime combat qui se joue en leurs âmes. Décors inoubliables, créatures monstrueuses, combats épiques, lumière insoutenable, la descente dans les entrailles d’une Cité marquée par sa propre légende ne vous laissera pas indifférent.

Les dix mille portes de January de Alix E. Harrow

J’avais très envie de découvrir les romans publiés par Le Rayon Imaginaire après avoir écouté l’interview de Brigitte Leblanc, la directrice de cette nouvelle collection, sur le podcast C’est plus que de la Fantasy. Plusieurs de leurs ouvrages m’adressent de délicieux signes de la main, et j’y reviendrai certainement.

J’ai commencé par leur toute première publication. J’ai été surprise, déroutée, agréablement emportée par ma lecture. January, l’héroïne de cette histoire, grandit dans un drôle d’environnement, tour à tour invitée choyée et prisonnière de son étrange tuteur. Dotée d’un père explorateur qui lui rend visite pour mieux disparaitre à nouveau, January n’est pas une jeune femme ordinaire : elle ouvre des portes qui donnent sur d’autres mondes, un talent qui attise les convoitises et confère à son existence une perpétuelle aura de danger.

Je ne m’attendais ni à la construction adoptée dans ce récit, ni à ce type d’histoire. Je ne sais pas exactement comment le formuler, mais l’imaginaire développé dans ce roman possède une patine particulière, une tonalité de récit biographique agrémentée de nervosité et d’une plume à la fois attirante, déroutante et métamorphe. L’atmosphère qu’entre-tisse l’autrice dans ce premier roman donne l’envie d’y revenir, ce que je ferai certainement avec son roman suivant, lui aussi paru au Rayon Imaginaire.

J’ai ensuite lu deux grands classiques qu’on ne présente plus, mais que je n’avais pas encore eu le plaisir de découvrir.  

Chronique du Pays des Mères d’Elisabeth Vornarburg

Dans un futur lointain, la population est désormais principalement composée de femmes. Très peu de garçons naissent encore et le système politique, social, religieux de ce monde s’est réorganisé autour de cette nouvelle réalité. On y suit l’histoire de Lisbeï, l’héritière de la Mère de Béthély. Ce récit est immersif, poignant, il traite de sujets complexes et délicats avec nuances et subtilité. Il pose des questions qui restent, qui interrogent et parfois dérangent. Il nous entraîne dans ce pays des Mères, ses traditions, ses mœurs, ses croyances, ses cités diverses, ses galeries de personnages d’une très belle humanité. On s’attache aux pas de Lisbeï et on s’immerge complètement dans son expérience. Une lecture magistrale.

L’Alchimiste de Paulo Coelho

L’Alchimiste est un conte philosophique de Paulo Coelho paru en 1988 et dans lequel l’auteur développe des concepts tels que « l’Âme du Monde » ou « la Légende personnelle ». Le fil de cette histoire : un jeune berger apprend à écouter l’Âme du monde et prend le risque de tout laisser derrière lui pour partir à la poursuite de sa Légende personnelle. Sous la vêture du conte, les messages de nombreuses traditions spirituelles infusent le récit ; une belle parabole philosophique, emplie de puissance et de lumière, qui nous invite clairement à partir à notre tour à la poursuite de notre Légende personnelle !

J’ai choisi le format du livre audio pour découvrir L’Alchimiste. Je trouve l’essai concluant comme il l’a été en ce qui concerne la poésie lue à voix haute. Le propos du conte, la diction du personnage et certaines phrases conçues pour faire sonner le gong intérieur se prêtent particulièrement à ce format.

Moi, Peter Pan, de Michael Roch

Je ne sais pas comment définir ce roman, ce texte court, coup de poing, cette voix qui jaillit provocante, fragile, multiple et pourtant très reconnaissable. Cette voix qui balaye Peter, Wendy, Crochet et tous les autres et les croque dans une diatribe qui ne semble pas devoir connaître de fin.  Un cri de tous les Pan(s) réunis en quelques pages. Pendant un instant de lecture, nous sommes tous et toutes Peter Pan. Moi qui suis davantage adepte des textes longs, ce texte-là, par sa poésie viscérale, m’a scotchée. J’irai en lire d’autres de Michael Roch.

J’ai enfin la joie de partager avec vous ma dernière lecture toujours en cours et qui me bluffe totalement : les quatre premiers tomes du grand œuvre de Sanderson : The Stormlight Archive.

The Stormlight Archive, de Brandon Sanderson

On ne présente plus Brandon Sanderson aux lecteurs de Fantasy, c’est un maître conteur dans ce domaine. Ecrivain prolifique, il qualifie lui-même le projet The Stormlight Archive comme son grand œuvre. Un projet en deux cycles de cinq tomes, soit dix tomes au total de mille pages chacun, dont les quatre premiers sont parus. Un travail de titan et une fresque de Fantasy magistrale. Je le lis en anglais mais ses livres ont été traduits en français par Mélanie Fazi. Il est donc tout à fait possible de lire les Archives de Roshar en langue française.

J’ai lu les deux premiers tomes et je suis au début du troisième. Je déguste cette histoire à la fois comme une friandise et une incroyable leçon d’écriture, de construction d’Univers et de personnages. Brandon Sanderson prend son temps pour bâtir une histoire complexe au potentiel bluffant. Le monde de Roshar est également doté d’une Histoire avec un grand H qui infuse l’ensemble de l’intrigue et se révèle au fil des pages comme un puzzle parfaitement agencé. Le savoir-faire de Sanderson est indéniable. Sa construction des systèmes de magie (Hard magic/Soft magic) donne lieu à des scènes d’action, des choix narratifs et un investissement du lecteur dans l’intrigue passionnant. Au-delà de l’univers, je suis fascinée par la profondeur de ses personnages, leur richesse, leurs voix uniques et la manière dont l’auteur prend le temps de les creuser, puis de les développer, sur des milliers de pages, avec une cohérence et une humanité remarquable.

Si vous aimez les grandes fresques de Fantasy, foncez !

Comme à chaque bilan de lecture sur ce blog, huit titres que j’aimerais découvrir un jour prochain se sont ajoutés à ma Pile à Lire. Il s’agit de :

★ – Equinox, Cheval de Lune, le premier tome d’une série en cinq BD, scénarisée par Aurélie Wellenstein et illustrée par Aurora Gate, aux Editons Drakoo.

★ – Le Temps des Sorcières de Alix E. Harrow – un deuxième titre de cette autrice qui m’intrigue.

★ – Ce roman me fait de l’œil depuis un bon moment et je l’ai reçu en cadeau de Noël. J’ai hâte de découvrir Celle qui devint le Soleil de Shelley Parker-Chan.

★ – Je voudrais lire La Maison aux mille étages de Jan Weiss, le texte qui, me semble-t-il, a inspiré la création du Rayon Imaginaire.

★ – J’avais beaucoup aimé la plume d’Ariel Holz dans Les Sœurs Carmines. J’aimerais découvrir son diptyque Les Royaumes Immobiles.

★ – Je voudrais aussi lire Le muguet rouge de Christian Bobbin qui a rejoint ma bibliothèque.

★ – Sur ma liste depuis le jour de sa sortie, j’aimerais lire la BD, Amour croisées, de Laura Nsafou et Camélia Blandeau.

★ – Enfin, un grand classique d’imaginaire dont je n’entends que du bien et que je n’ai pourtant jamais lu : Les Guerriers du Silence, de Pierre Bordage.

Et sur ces belles perspectives de lecture, cher visiteur, chère visiteuse, galactique pousse de séquoia, je te souhaite (car nous sommes encore au mois de janvier) une fantastique année de livres et d’histoires à gogo !

Lumière sur ta journée !

Siècle

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