Le miracle de la lecture

Salutations honorifiques, jeune pousse de séquoia !

Le mois dernier, j’ai eu le plaisir de me rendre à l’inégalable festival des Imaginales d’Epinal. Festival des littératures de l’Imaginaire où se côtoient auteurs, autrices, éditeurs, éditrices, lecteurs et lectrices dans une ambiance festive et passionnée d’une grande bienveillance. Conférences, stands d’artisanat, bulle du jeu, oeuvres d’art, body-painting sévissent également sur les rives de la Moselle le temps d’une parenthèse enchantée.

Les Imaginales 2019, sur les rives de la Moselle

Comme toujours, ces quatre journées se sont enfuies trop vite. Ma Corneille perchée sur l’épaule, j’y ai vécu d’innombrables aventures en compagnie d’une louve sauvage cavalant au milieu des bois, d’une Chevalière à la Myrtille qui avait délaissé son bazooka pour une gaufre au sucre et d’un elfe ultra-instinctif et quelque peu meurtrier. J’ai (as always) sauté au cou de The Dearest Of Them All, surfé les courants de l’Univers aux côtés d’Amzil-à-la-voix-d’or et retrouvé pour mon plus grand bonheur l’Archétype de la Reine des coeurs (toujours aussi délicieuse), Elikya-Merveilleuse de la Maison du trèfle et une certaine Dame de pique au pinceau étoilé. Les compagnons d’écriture sont si nombreux à sévir sur ce festival qu’il est impossible de tous et toutes les citer – mais ils étaient là, enthousiastes et merveilleux !

Un plaisir n’arrivant jamais seul, durant ce festival j’ai eu la chance de participer à une initiation nocturne au jeu de rôle masterisée par le talentueux Steph. J’ai également assisté à la fondation du très select (and infamous) club des quatre Dark B. And last but not least, j’ai reçu en main propre le tout premier fan-art de Plein-Ciel réalisé par mon alpha-lectrice, Sphinx, Maîtresse-Jouet des chenilles cosmiques, qui m’a bluffée par sa maîtrise des aiguilles à tricoter. J’en suis toute enchenillée d’émotion.

Ivoire made in l’Atelier de la Pelote Stellaire

Mais le coeur des Imaginales d’Epinal (et le sujet de ce post), c’est le L.I.V.R.E et les milliers d’histoires qui naissent sur le papier ou en numérique. L’année 2019 s’annonce magique pour moi car j’ai enfin (roulement de tambour !) recommencé à lire. Eh oui… Dans le passé, j’ai toujours beaucoup lu et de tout jusqu’au jour où je me suis mise à sérieusement écrire et à (tout aussi sérieusement) bêta-lire (c’est-à-dire décortiquer et critiquer de manière constructive et positive les textes d’autres écrivains) sur un forum cher à mon coeur.

Effet inattendu (et je ne crois pas partagé par la plupart de mes camarades autrices et auteurs, mais peut-être que je me trompe^^) : au moment où je me suis mise à bidouiller mes propres histoires et à relire les manuscrits en cours de mâchouillage des amis, j’ai (presque) cessé de lire pendant quasiment… six années ! Des romans que j’aurais dévoré dans d’autres circonstances me tombaient des mains, je ne pouvais pas lire plus de quelques pages à la suite (alors que j’engloutissais, facile, un roman en une soirée dans mes folles années sans écriture) !

Mais pourquooooiiiiii ? – Source

Pourquoi était-ce problématique ? Déjà, réponse facile, parce que j’adorais m’immerger dans les univers et les histoires, classiques ou de genre, qu’importe, toutes les histoires ! Ils s’agissait d’une étape nécessaire dans mon quotidien. Ensuite, réponse dramatique, parce que j’écrivais, justement, et qu’il est essentiel (de mon point de vue) pour tout écrivain en herbe qui cherche à améliorer sa plume et ses histoires de se nourrir de littérature, de voix narratives aussi diverses que possible, des chemins empruntés par tant d’autres avant lui ou elle pour conter ses idées et ses personnages.

Je ne sais toujours pas bien aujourd’hui ce qui a causé cette interruption brutale de lecture (livres, je vous aime, si si !) Je suppute une période intensive d’apprentissage et de traficotage des mots qui prenait tout le créneau temporel et intérieur que j’aurais jadis consacré à la lecture. Additionné à cela, l’effet « Bêta-lecture automatique » qui s’enclenchait dès que j’entamais un nouveau roman.

Depuis l’année 2018, ces effets indésirables se sont estompés progressivement tandis que l’écriture, elle, ne cessait de poursuivre son chemin. Et 2019 joliment grignotée, je relis/revis, merci cher Univers ! J’en veux pour preuve les folies faites aux Imaginales et que je contemple avec un sourire de chaton gourmand…

Ah, des livres, encore plus de livres, des piles à lire jusqu’au ciel !

Taïaut !!!

Butin des Imaginales 2019 !

8 commentaires sur “Le miracle de la lecture

  1. Aemarielle dit :

    Nononnon, tu n’es pas la seule ! Cette impression du « livre qui te tombe des mains », je l’expérimente aussi. C’est vrai que depuis que j’ai commencé à écrire, j’ai beaucoup de mal à me concentrer sur les livres alors que j’ai toujours été une lectrice enthousiaste. Mais je me soigne, et surtout, j’essaye de ne pas analyser tout ce que je lis ^^
    Et big up pour la partie de JDR, on s’en parle encore avec plaisir avec les copains ;-)

    • Siècle Vaëlban dit :

      Ah mais ça me fait sacrément plaisir de lire ton ressenti : parfois, je t’avoue que je me sentais presque coupable de ne plus réussir à lire (et la sensation d’être immergée, plongée dans une histoire géniale me manquait, mais je n’y arrivais tout bonnement plus… un peu comme un muscle qui aurait subitement disparu). C’est aussi pourquoi, cette réconciliation, livre après livre, avec le plaisir de la lecture me semble tellement précieuse aujourd’hui ! (Et cette partie de jeu de rôle était d’enfer !)

  2. GrandPiou dit :

    Ravie Siècle que tu recommences à picorer, grignoter, ou même engloutir de nombreux livres qui contribueront à enrichir ta folle-galopante-émerveillante-créativité. Joyeuse perspective ! ✨

    • Siècle Vaëlban dit :

      Très joyeuse perspective, en effet… je vais picorer toutes ces nouvelles histoires entre deux verres d’eau fraiche avec joie (et un long brin de soulagement) ! °_°

  3. Elikya dit :

    Moi aussi, plus j’écris et moins je lis de romans publiés. Soit je me mettais en mode béta-lectrice, soit je culpabilisais de lire au lieu d’écrire, soit je n’arrivais pas à me plonger dans un autre univers que le mien. J’ai volontairement lutté contre cette tendance en posant sur ma table de nuit des romans, et finalement cet effet s’estompe. Pour moi, le mieux c’est de lire un roman d’un coup, sans essayer d’écrire entre temps. J’ai la chance de lire vite, donc un ou deux jours me suffisent.

    • Siècle Vaëlban dit :

      Je fais la même chose : je pose deux, trois livres à lire sur la table de nuit ou la table à côté du fauteuil pour les avoir sous les yeux en permanence…^^ Je me reconnais beaucoup dans ton ressenti, ma chère Elikya-Merveilleuse, et dans celui d’Aemarielle. Comme quoi, il y a peut-être un espace temps commun entre lecture, beta-lecture et écriture. Tant qu’on écrit pas, il est entièrement consacré à la lecture, mais lorsqu’on se met à écrire et à bêta-lire, la lecture cède de la place, une grande partie de la place… Il y a un équilibre qui doit pouvoir se retrouver par la suite, je crois. J’y travaille en tout cas, et puis il y a des tas d’histoires formidables à découvrir alors la motivation est au rendez-vous !

  4. Domi dit :

    Alors, ça, c’est très rigolo parce que je n’ai jamais (jamais) arrêté de lire. C’est vital pour moi, plus qu’écrire même. La lecture me nourrit et même quand je suis en phase d’écriture, je lis (souvent dans le genre dans lequel j’écris) pour me détendre et m’immerger dans un autre imaginaire que le mien. En revanche, c’est vrai que je suis une lectrice de plus en plus exigeante, de par mon âge (je dois avoir quelque chose comme plus de 45 ans de lectures très variées derrière moi, donc on ne me « vend » pas n’importe quoi) et d’autant plus que je bêta-lis. Je suis capable néanmoins quand je veux vraiment finir une lecture de me forcer à continuer (par ex en ce moment je lis un recueil de nouvelles à mes yeux inégales, mais certaines sont excellentes donc je n’abandonne pas le livre pour autant). Il est certain que lorsque je pars en mode BL sur un livre « loisir », ça m’énerve et que j’ai tendance à lâcher le bouquin. Mais c’est le prix à payer pour tomber parfois sur de pures perles, des textes dont je me dis qu’ils changent quelque chose en moi ou me font entrer en résonnance avec l’esprit de leur auteurice. Donc, la lecture, toujours, tant que mes neurones fonctionneront :)

    • Siècle Vaëlban dit :

      C’est très intéressant de lire ton ressenti, chère Domi, merci de le partager avec nous ! Et c’est super que tu n’aies jamais, jamais, jamais arrêté de lire. Pendant la période où j’ai « arrêté » de lire sans pouvoir vraiment faire autrement (c’était très… bizarre), j’ai aussi mesuré à quel point la lecture avait toujours été jusque là une présence constante qui enrichissait ma vie et mon imaginaire. Je suis impressionnée, cela dit, que tu arrives à lire dans le genre dans lequel tu écris en même temps que tu écris ! Mazette, la chenille !

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