Exercer sa créativité

Cher visiteur, chère visiteuse, lumière sur ta journée !

Aujourd’hui, je vais babiller le temps d’un court article au sujet de la créativité. Pour amorcer cette réflexion, je vais utiliser une image, celle des journées-boucles et des journées-surprises. Prêt, feu, partez !

 

Devenir en créant !

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Journées-boucles et journées-surprises

Dans la vie de chacun d’entre nous, il y a des journées-boucles et des journées-surprises. Les journées-boucles sont celles durant lesquelles nous répétons une routine quotidienne, des habitudes, des gestes automatiques. Lorsque nous observons, ultérieurement, cet ensemble de journées-boucles, notre mémoire nous fournit (avec papier cadeau en prime) une seule journée-souvenir ornée d’un gros ruban. Un peu comme si les événements vécus lors de ces différentes journées s’étaient contractés pour n’en former plus qu’un.
Si nous accumulons un grand nombre d’actions-boucles ou de journées-boucles, le temps accélère et nous avons souvent l’impression de nous faire dépasser par le train de la vie et de rester à quai. Immobile. Spectateur. Pas ultra agréable comme sensation, je te l’accorde volontiers.

 

Attendez-moi !

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Ce qui va donner de la couleur, du mouvement, une délicieuse odeur de vivant à notre existence, ce sont les journées-surprises, celles qui rompent avec le quotidien de mille et une manières.

 

Comment génère-t-on une journée-surprise, par exemple ?

  • En partageant un moment important avec une personne (et je ne pense pas à un échange du type : « tu as pensé à acheter du pain, ce matin ? Non, la boulangerie était encore fermée. Décidément, ça devient une habitude, ils feraient mieux d’ouvrir un magasin d’origamis à la place. » Là, on est dans un échange-boucle).
  • En se détachant suffisamment de l’habitude pour s’émerveiller de ce qui nous entoure et de ce que nous vivons. 
  • En vivant des événements nouveaux, imprévus ou qui nous engagent en profondeur, qui nous demandent d’improviser, de sortir de notre zone de confort, de prendre des décisions. Typiquement, quand je pars en voyage, chaque journée diffère de celle d’avant, je parle à de nouvelles personnes, mon environnement varie, suscitant des réflexions inattendues, un expérientiel unique.

 

 

Les journées-surprises sont comme des cadeaux : une expérience de plus dans le sablier du temps !


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Géant ! t’enthousiasmes-tu. Je signe tout de suite pour des journées-surprises à gogo ! Avec plaisir, cher visiteur, pioche donc une paire de lunettes en forme de paquet cadeau dans le chapeau d’allégeance, chère visiteuse : il t’appartient de vivre une journée-boucle ou une journée-surprise, c’est à toi de choisir. ;-)

Oui mais, contestes-tu encore, je n’ai pas la possibilité de partir en voyage, les conversations passionnantes, encore faut-il les dénicher… et une baguette de pain me serait bien plus utile qu’un origami. Si je signe, il est où mon ingrédient magique ?

Le veux-tu, le voilà : l’ingrédient magique, celui ce qui différencie les journées-boucles des journées-surprises, c’est… taratataaaaaaam… l’acte créatif. 

Oui, parce que créer, ce n’est pas seulement créer « une œuvre », c’est aussi créer une situation, un projet, une relation. Trouver des solutions. C’est innover, improviser, imaginer, élucubrer, inventer. Lorsque nous nous mettons en « mode créatif », nous basculons du même coup en mode conscient, éveillé, actif. Nous réveillons la part de nous-même qui veut le mouvement, l’inattendu, l’expérience, qui veut apprendre. Nous l’aiguisons, nous la défions d’échafauder, de projeter, d’assembler, de concevoir. Nous la libérons de son carcan d’habitude. Or, cette part de nous en meurt (et pas que littéralement) d’envie car son essence, c’est justement de créer. De créer dans le monde et de se créer elle-même au passage.

Lorsque je vis des journées-surprises, j’ai l’impression que le temps s’étire et ma mémoire me restitue, au final, plusieurs journées-souvenirs enrubannées au lieu d’une seule. Créer, c’est vivre deux fois (ou plus), à travers un rapport au temps différent d’une part, et à travers la multiplication (et non la répétition) des expériences que nous faisons, d’autre part.

 

Créer, c’est vivre deux fois


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Il est où le piège ?

Si c’est si facile de créer, si c’est un besoin, pourquoi ne déployons nous pas notre créativité à tous les vents ? Nous sommes ralentis par notre environnement, nous sommes arrêtés par nos peurs.

Prenons un exemple très concret d’environnement qui peut brider la créativité : la systématisation et l’automatisation des tâches. La vie d’entreprise simplifie, réglemente, sectorise le travail dans un objectif d’efficacité. Si de nombreuses personnes sont malheureuses ou peu motivées par leur quotidien professionnel, c’est parce que celui-ci a été vidé de toute part créative, de la responsabilité personnelle d’innovation, de l’opportunité de concocter des solutions, d’inventer des projets. L’effet pervers de cette situation, c’est que l’entreprise qui fonctionne ainsi se prive de la richesse créative de ses membres qui perdent leur motivation à s’investir dans les tâches quotidiennes… désormais vidées de sens/d’essence. Bien entendu, ce n’est pas une généralité et il y a des entreprises tout à fait créatives, au demeurant. 

La vraie raison, celle qui nous fige, prend toujours racine au même endroit : la peur. Nous avons souvent peur de devenir créateur et créatrice, peur de créer, car nous craignons de chuter, de ne pas être à la hauteur de nos propres espérances, ou devrais-je dire de nos propres exigences. Nous craignons de nous perdre en chemin, de devenir autre. Et cette peur nous paralyse. Si nous acceptons la responsabilité de notre créativité, nous acceptons aussi le pouvoir qui va avec et ce que nous en faisons, ou n’en faisons pas.

 

Ouverture

Sur le long terme, l’acte créateur nous offre un grand nombre de journées-surprises, il nous offre du temps, il nous abreuve de sens.
Lorsque nous créons, nous sommes plus vivants, nous vibrons davantage. Nous sommes plus heureux aussi. Nous nous nourrissons, nous nous transformons, nous nous renouvelons. Nous libérons notre image in air pour aller à la rencontre de nous-même.
C’est pourquoi, saisir toute occasion de créer, petite et grande, sur le court, le moyen et le long terme mène à l’épanouissement. C’est pourquoi, à titre personnel, je me crée l’occasion de créer (des articles) en créant un blog où l’on parle de création. Par exemple.

 

Et hop !


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Et toi, jeune pousse de séquoia, crées-tu tes propres portes ?°_°